Le cardinal Tauran est intervenu à huis clos lors de l’Assemblée plénière des évêques à Lourdes. Jean-Marie Guénois, dans un article du Figaro, rapporte les propos sans concession du prélat, lors de sa conférence de presse improvisée.
L’homme qui, au Vatican, est chargé du dialogue avec les religions, dont l’islam, tient un discours qui peut apparaître détonnant dans le concert actuel des voix iréniques de l’Eglise. Tout en appelant au dialogue, il rappelle des points de blocage essentiels et consubstantiels à ce qu’est l’islam.
S’il achève par une main tendue et une volonté marquée de ne pas décourager les efforts de certains musulmans, il est toutefois sans langue de bois au point de s’opposer à certains propos du Saint-Père.
Les extraits qui suivent sont suffisants par eux-mêmes et font comme un écho à notre édito de la semaine “catholiques et musulmans en chiens de faïence”.
“L’assassinat du Père Hamel avait pour but de montrer qu’il est impossible de coexister”
“Nous, nous disons qu’il est possible de coexister à partir du moment où chacun se définit bien dans sa foi.”
“Il est possible de vivre ensemble, tout n’est pas négatif loin de là”
“La présence de l’islam en France est un appel à avoir une identité chrétienne bien définie, un appel à la cohérence, un appel à la singularité chrétienne.”
“Nous sommes condamnés au dialogue. C’est le dialogue ou la guerre”.
Le cardinal cite un chef religieux musulman : “à propos du terrorisme nous condamnons mais jusqu’à un certain point.”
“L’islam et le christianisme sont deux religions à vocation universelle. Il est normal qu’il y ait des frottements.”
“La grande différence est que nous nous proposons, eux ils imposent”.
Le cardinal estime par ailleurs que le document de Ratisbonne du pape Benoît XVI était prophétique.
“Nous n’avons jamais commis les horreurs que font les islamistes aujourd’hui.”
recadrant l’idée de guerre sainte sur la libération des lieux saints et refusant que l’on mette sur le même plan les violences de l’islam et du christianisme.
S’agissant des efforts de certains musulmans, le cardinal cite la volonté de l’université d’al-Azhar de reprendre le dialogue après 11 ans de rupture. Nous signalions dans un article récent l’ambiguïté de cette université.