Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège est en déplacement au Portugal du mardi 11 au jeudi 13 octobre. Ce mercredi matin, il est intervenu à l’Université catholique portugaise.
Le prélat est intervenu sur le thème de l’identité de l’Europe, un thème très actuel qui interpelle les chrétiens assure-t-il. Il a invité à définir l’Europe de façon historique et culturelle car «l’Europe est une histoire et non une suite de faits». Il poursuit, soulignant que l’Europe «n’a pas une expression géographique bien définie, ni une identité linguistique, mais une diversité de langues, provenant de différentes racines: grec, latin, celtique, germanique, slave, finno-ougrienne… »
L’Europe est «le résultat d’une histoire ouverte par la liberté concrète des femmes et des hommes». Mais «une histoire aussi marquée par des contradictions majeures, par la douleur et les tragédies», a rappelé le cardinal Parolin. Après ces événements, «les deux terribles guerres mondiales, le totalitarisme, la Shoah, l’Europe a du renaitre de ses cendres». Une renaissance qui a eu lieu grâce à «l’inspiration chrétienne de trois grands hommes d’État (Konrad Adenauer, Robert Schuman, De Gasperi). L’Europe est devenue un idéal de construction d’une communauté d’États et de peuples qui autrefois s’étaient battus et maintenant, sont réunis ensemble pour vaincre le nationalisme haineux. Des nations antagonistes qui sont devenues partenaires».
Aujourd’hui, l’Europe fait face à de nouvelles crises, dans le contexte international actuel, «qui soulèvent des inquiétudes quant à l’avenir du projet européen»: récession économique, crise migratoire, conflits qui perdurent en Syrie, en Irak, en Libye, en Somalie ou en Ukraine, terrorisme, crises de l’emploi, désertification des religions, perte des valeurs familiales, et, à l’intérieur de l’Europe la crise institutionnelle et démocratique exacerbée par le Brexit. Dans ce contexte, «l’Union européenne n’arrive pas à parler d’une seule voix. Les pays membres répondent souvent individuellement selon des intérêts nationaux, et ont tendance à aggraver tel ou tel aspect du problème», s’inquiète le Secrétaire d’État.
«Il manque une Europe forte et qui équilibre la construction et l’entretien de la paix. Il manque une Europe dans l’opposition au trafic d’armes qui alimente les guerres. Il manque une Europe dans la construction d’un projet d’aide humanitaire et dans ses interventions pour mettre fin à un conflit» dénonce le cardinal Parolin.
Source Radio Vatican