La polémique continue de monter après la décision du Conseil d’État d’obliger la mairie de Ploërmel, sous six mois, à retirer la croix surplombant la statue du Pape Jean-Paul II. Alors que de nombreux fidèles catholiques s’affirment choqués par cette décision, l’évêché de Vannes, par la voix de son vicaire général, l’abbé Jean-Yves Le Saux, juge la décision « modérée ». Nous l’avons joint par téléphone pour en savoir plus, et notamment pour savoir pourquoi cette décision le satisfaisait, comme cela a été rapporté par un autre quotidien régional.
« D’un point de vue personnel et catholique » nous dit-t-il, « nous sommes un pays marqué par 1500 ans de christianisme, il est normal que des symboles chrétiens soient présents dans l’espace public ».
Toutefois, le vicaire général donne également le point de vue officiel de l’évêché, tout en regrettant que l’intégralité de ses propos n’aient pas été retranscrits par les journalistes qui l’ont interrogé.
« Quand on analyse la décision du Conseil d’État, on se rend compte qu’elle est modérée. Il n y a en effet pas d’exigence de retrait de la statue dans son intégralité. Et retirer une croix ne constitue nullement un blasphème. Si cela peut contribuer à apaiser l’opinion public, c’est tant mieux ».
Lorsqu’on l’interroge néanmoins sur le poids que représente la Libre Pensée, instigateur de cette procédure judiciaire, dans l’opinion publique, ce dernier juge que l’association a voulu « porter l’affaire sur le plan du droit pour se faire connaitre. Elle n’est pas représentative de la population ».
L’évêché de Vannes considère « qu’il s’agit d’une affaire entre la municipalité de Ploërmel et une association donnée ». « La position du Conseil d’État visait à dire le droit nous l’acceptons tel qu’il est » poursuit le vicaire général.
Beata Szydlo, Premier ministre de Pologne, pays catholique par excellence, déclarait ce week-end que :
« Jean-Paul II disait que l’histoire nous apprend que la démocratie sans valeurs se transforme en totalitarisme ouvert ou camouflé. Notre grand Pôle, le Grand Européen, est un symbole de l’Europe unie chrétienne. La dictature du politiquement correct – la sécularisation de l’État – crée une place pour des valeurs qui nous sont étrangères sur le plan culturel et qui conduisent à la terreur de la vie quotidienne des Européens. Le gouvernement polonais s’efforcera de sauver le monument de notre compatriote de la censure et nous proposerons de le déplacer en Pologne si les autorités françaises et la communauté locale sont d’accord.»
Des propos que ne partage pas le vicaire général du diocèse de Vannes. « Il n’y a pas d’agressivité dans cette décision, et donc pas de crainte à avoir d’une dictature de la Libre Pensée. Je fais confiance aux institutions. Il ne faut pas y voir un danger pour la religion catholique ».