La justice française voulait la faire enlever, la Pologne voulait la “sauver de la censure”. C’est finalement l’Église catholique qui va acheter pour 20.000 euros à Ploërmel (ouest) une statue de Jean Paul II. Elle sera ensuite sera déplacée pour se plier à la loi française de séparation des Églises et de l’État.
Le conseil municipal de cette ville de 9.000 habitants située en Bretagne a approuvé jeudi soir à l’unanimité, moins trois abstentions, la cession de ce monument en bronze de 7,50 mètres de haut, installé sur un parking public depuis plus de douze ans.
C’est le diocèse de Vannes (Bretagne) qui deviendra propriétaire de ce monument, offert en 2006 à la ville de Ploërmel par l’artiste russe Zourab Tsereteli.
Le prix de son acquisition a été fixé à 20 000 euros “d’un commun accord”, a fait savoir l’assemblée locale.
Une fois vendue, la statue devrait être déplacée de quelques dizaines de mètres, aux frais de l’Église, vers le terrain adjacent du collège privé catholique du Sacré-Coeur, où elle restera visible à partir de l’espace public.
“Elle va faire un saut de puce”, a résumé à l’AFP Patrick Le Diffon, le maire de Ploërmel. “Cela ne devrait pas prendre des délais considérables”, a-t-il ajouté.
Plusieurs habitants avaient saisi le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, invoquant la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat qui interdit “d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux” dans un “emplacement public”. En octobre dernier, ils obtenaient gain de cause et le Conseil d’Etat ordonnait le retrait de la croix dans les six mois.