Plan banlieue : le regard d’un prêtre de terrain

Plan banlieue : le regard d’un prêtre de terrain

Le 22 mai, le président français présentait une série de mesures en faveur des banlieues. Elles ont été accueillies sans enthousiasme par la plupart des acteurs sociaux et politiques impliqués dans ces périphéries françaises. Le père Petitclerc, très engagé auprès des jeunes de ces quartiers, revient sur ce «non-plan».

Entretien réalisé par Xavier Sartre

Le président français a été très clair quand il a présenté les mesures pour améliorer la vie dans les quartiers défavorisés : il n’y aura pas d’énième plan massif avec des milliards d’euros à la clé. Il a acté l’échec des politiques menées depuis des dizaines d’années envers des territoires toujours plus en souffrance aux portes des grandes villes de France.

Mettant de côté le plan Borloo, du nom de l’ancien ministre de la Ville, qu’il avait lui-même commandé, Emmanuel Macron a détaillé plusieurs mesures. Il a demandé aux 120 plus grandes entreprises françaises de participer à l’effort de lutte contre le chômage qui frappe ces territoires. Elles seront soumises en plus à des tests anti-discrimination dans les trois ans.

Du point de l’éducation, 30 000 stages vont être proposés, moitié par l’État moitié par les entreprises, aux élèves de 3ème de ces quartiers. Une bourse des stages sera également mise en place d’ici septembre.

En matière de lutte contre l’insécurité, le président de la République présentera en juillet un plan de lutte contre le trafic de drogue. Enfin, Emmanuel Macron s’est dit favorable à la création d’une instance de recours pour les habitants et les élus et à un débat d’évaluation sur l’équité territoriale au Parlement.

Les réactions à ces annonces ont été plus que mitigés, entre ceux qui attendaient la mobilisation d’un budget très conséquent et ceux qui n’ont guère été convaincu par une approche qui leur apparait comme l’affirmation du désengagement de l’État de ces quartiers.

Le père Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien de Don Bosco, coordinateur en France du réseau Don Bosco Action Sociale, connait bien la réalité des banlieues. Sans rejeter les mesures présidentielles, il reconnait être déçu assurant que les banlieues ont besoin de retisser du lien avec les autres territoires de la ville.

Source: Vatican News

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