S’exprimant le dimanche 12 septembre dernier lors d’une rencontre œcuménique organisée à la nonciature de Bratislava, le Pape François a médité sur la difficulté d’être chrétien dans le monde actuel. Il a mis en garde contre le danger des “zones de confort qui nous permettent de nous gérer et d’avancer sans contrecoups particuliers”, mais aussi contre le risque de se contenter de “pain et de sécurité”. Il a aussi appelé à l’unité des chrétiens: “il est difficile d’exiger une Europe davantage fécondée par l’Évangile sans se préoccuper du fait que nous sommes encore divisés entre nous sur le continent et sans prendre soin les uns des autres”.
Chers Frères, que cela ne nous arrive pas ; aidons-nous à ne pas tomber dans le piège de se contenter de pain et de rien d’autre. Car ce risque survient lorsque la situation se normalise, lorsque nous nous sommes établis et que nous nous installons dans le but de mener une vie tranquille. Alors, ce que l’on vise n’est plus « la liberté que nous avons dans le Christ Jésus » (Ga 2, 4), sa vérité qui nous rend libres (cf. Jn 8, 32), mais l’obtention d’espaces et de droits qui, selon l’Évangile, sont « du pain et rien d’autre ». Ici, au cœur de l’Europe, on en vient à se demander : nous chrétiens, n’avons-nous pas un peu perdu l’ardeur de l’annonce et la prophétie du témoignage ? Est-ce la Vérité de l’Évangile qui nous rend libres, ou bien nous sentons-nous libres lorsque nous nous dégageons des zones de confort qui nous permettent de nous gérer et d’avancer sereinement sans contrecoups particuliers ? Et encore, en nous contentant de pain et de sécurité, n’avons-nous pas perdu l’élan dans la recherche de l’unité implorée par Jésus ?
Source: La Croix