Pape François – Face à la traite des personnes, l’Église est la dernière ancre du salut

Pape François – Face à la traite des personnes, l’Église est la dernière ancre du salut

Le Pape a reçu les participants à la Journée mondiale de réflexion contre la traite des personnes, le 12 février au Vatican. Il s’est adonné à un jeu de questions réponses didactique sur les causes et les solutions à ce problème endémique qu’est la traite.

Réfugiés, victimes de la traite humaine ou jeunes étudiants désireux de lutter contre ce fléau… Tour à tour, ils ont interrogé le Pape sur les ressorts de cette pratique criminelle, ainsi que sur les moyens de l’affronter.

La nécessaire sensibilisation

«Sur le sujet de la traite, il y a beaucoup d’ignorance», a d’emblée avancé le Saint-Père. Pour lui, cette pratique est méconnue car elle touche «le cœur de nos consciences», par son caractère scabreux et honteux.

Un travail de sensibilisation est donc requis, car l’enjeu est grave: «La traite est une véritable forme d’esclavage, malheureusement de plus en plus répandue, qui touche tous les pays, même les plus développés. Elle touche les plus vulnérables de la société: les femmes et les filles, les enfants, les handicapés, les plus pauvres, ceux qui viennent de situations de désintégration familiale et sociale», a énuméré François, insistant sur le rôle des jeunes dans la phase de prise de conscience des sociétés.

Créer un cercle vertueux

«Les jeunes occupent une position privilégiée pour rencontrer les survivants de la traite des êtres humains. Ils doivent être promoteurs d’initiatives pour accueillir ces victimes dans les paroisses», a recommandé le Saint-Père, les enjoignant à utiliser les réseaux sociaux, «opportunités de rencontres et de partage avec les victimes de la traite».

L’importance de l’éducation

Deuxième aspect primordial: l’éducation, seule rempart contre les illusions qui parfois animent ces victimes de la traite. «Tant de jeunes gens sont trompés par de fausses promesses, trompés, asservis, prostitués.»

Ainsi, «même dans des conditions de malaise extrême», l’éducation est importante, estime François, qui a ajouté que tous ces jeunes des périphéries victimes de la traite humaine seront les protagonistes du Synode des jeunes d’octobre 2018 au Vatican.

Le développement humain intégral comme rempart

Le développement humain intégral des pays victimes de l’extrême pauvreté apparait donc comme la solution pour endiguer ce fléau. Ces contextes facilitent l’impunité des auteurs de ces crimes, a mis en garde le Pape.

«La réponse est donc de créer des opportunités pour le développement humain intégral, en commençant par une éducation de qualité dès la petite enfance, créant par la suite des opportunités de croissance par l’emploi», a t-il précisé.

La conversion des cœurs

«Arrêter les trafiquants est un devoir de justice. Mais la vraie solution est la conversion des coeurs, la réduction de la demande pour drainer le marché.»

Le rôle de l’Église prend alors tout son sens. Celle-ci a jugé le Pape, s’avère souvent la dernière ancre du salut. Elle doit intervenir dans toutes les phases de la traite des êtres humains: «elle veut les protéger de la tromperie et de l’incitation; elle veut les trouver et les libérer quand ils sont transportés et asservis; elle veut les aider une fois libérés».

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