Le Parlement du Pakistan a été saisi de deux propositions de loi relatives à des questions concernant la vie des minorités religieuses. La première concerne l’institution d’une Commission pour les Droits des minorités du Pakistan alors que la seconde porte Loi pour la protection des minorités 2016, affrontant le délicat problème des conversions forcées qui, si elle devait être adoptée, deviendrait un délit pénal.
Le premier texte prévoit la création d’un organe indépendant destiné à surveiller le respect des droits fondamentaux. Formé de 11 membres de différentes religions et ethnies, sa formation n’exclurait cependant pas des membres représentant la communauté majoritaire. La Commission travaillerait surtout en faveur d’une plus grande intégration et égalité de tous les citoyens, par delà les différences religieuses, limitant les abus en matière de droits fondamentaux et les discriminations.
La proposition de loi visant à affronter le problème des conversions forcées constitue un projet bien articulé. Le texte prévoit qu’un mineur ne peut changer de religion avant sa majorité – fixée à 18 ans – « en respectant la liberté de religion et l’intérêt de l’enfant », affirme dans une intervention le catholique Peter Jacob, aujourd’hui Président de l’ONG Centre for Social Justice. Le texte tient compte du phénomène des mineures chrétiennes ou hindoues qui sont « enlevées, violées et contraintes à contracter un mariage islamique ou réduites en esclavage » rappelle Peter Jacob. En outre, il existe la menace pressante d’être accusés d’apostasie dans le cas où une personne quitterait librement la religion islamique. « La proposition de loi constitue par suite un développement positif » remarque Peter Jacob, en rappelant que déjà, en juin 2014, une ordonnance de la Cour Suprême avait imposé au gouvernement de constituer une Commission chargée de contrôler le respect des droits des minorités religieuses.
« Espérons que le gouvernement saura saisir cette opportunité en vue d’une approbation rapide de ces deux textes – indique Peter Jacob – afin de faire faire au pays des pas en avant dans la lutte contre la discrimination existant au sein de la société pakistanaise, discrimination basée sur la religion ».
Source : Agence Fides