Devant les participants à la 40e session du Conseil des droits de l’homme, Mgr Gallagher a d’abord rappelé que le Saint-Siège recherche, en matière de relations internationales, «l’avancement de leur universalité et de leur indivisibilité, qui est un élément essentiel dans la construction de sociétés pacifiques et du développement des individus, peuples et nations».
Poursuivre sur la voie de la coopération entre États
Il a ensuite mentionné plusieurs évènements historiques qui seront commémorés cette année. D’abord le centenaire de la création de la Société des Nations, fruit du Traité de Versailles signé le 28 juin 1919. «Nous vivons dans un monde toujours plus complexe et interconnecté, a rappelé Mgr Gallagher, où la sécurité et le développement, les méthodes de guerre, les migrations et les mouvements de réfugiés, le changement climatique et le commerce, et la promotion ou la violation des droits humains ne devraient pas être considérés, et encore moins traités, de manière isolée», a-t-il poursuivi. Par conséquent, «le besoin des pays de se rassembler et de chercher des solutions à des problèmes communs est plus que jamais évident». «Nous célébrons les 100 ans des premières étapes d’une nouvelle vision de relations multilatérales stables», a-t-il ajouté.
La protection des droits de l’enfant
Puis le secrétaire pour les Rapports avec les États a mentionné la Convention des Droits de l’Enfant, adoptée par l’ONU le 20 novembre 1989. «Un instrument approprié et louable destiné à protéger les droits et les intérêts des enfants, qui sont ce trésor précieux donné à chaque génération comme un défi pour sa sagesse et son humanité». «Le Saint-Siège s’engage non seulement à assurer la sécurité et la protection des enfants et des adultes vulnérables, mais aussi à former un environnement fiable pour eux dans ses propres institutions, afin de continuer ses actions pour remédier à l’atroce fléau de la violence contre les enfants», a affirmé Mgr Gallagher.
Inquiétude face à la violation de la liberté religieuse
Le prélat s’est enfin alarmé de «l’augmentation significative des violations du droit à la liberté de religion et de croyance». «En dépit de l’existence d’une solide structure légale internationale, de récents rapports concernant l’abus de ce droit humain fondamental sont très inquiétants», a-t-il déclaré. «La protection et les limitations sont deux éléments clés entourant tout débat sur la liberté religieuse en tant que droit fondamental, en raison de son lien direct avec la personne humaine».
Ainsi, «ce droit fondamental ne doit pas être seulement limité à la sphère privée, mais doit aussi être reconnu “lorsqu’ils [les croyants] agissent ensemble”, tandis que les limites peuvent être posées uniquement dans la mesure où “les justes exigences de l’ordre public ne sont pas violées”», a continué Mgr Gallagher, s’appuyant sur la déclaration Dignitatis Humanae sur la liberté religieuse. «La liberté religieuse et les activités ne devraient pas être mise en danger par l’exigence d’autorisations spéciales. Dans le même temps, les responsables religieux devraient s’assurer que de telles activités et rassemblements s’inscrivent dans les limitations habituellement prescrites par la législation internationale sur les droits humains, résumée en termes de sécurité publique, d’ordre, de santé, de morales ou de droits fondamentaux et de libertés d’autrui».
Menaces sur le droit à l’objection de conscience
Par ailleurs, d’après Mgr Gallagher, «de récents exemples d’appels accrus à restreindre le droit à l’objection de conscience montrent combien certains politiciens et même certaines entités d’agence internationales, oubliant leur nature et agissant sans mandat, sont toujours gênées avec le droit à la liberté de religion et de croyance».
En conclusion de son discours, suggérant des pistes d’amélioration, le secrétaire pour les Rapports avec les États a cité un extrait du Document sur «La fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune» signé par le Pape François et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahamad al-Tayyib le 4 février dernier: «Le dialogue, la compréhension, la diffusion de la culture de la tolérance, de l’acceptation de l’autre et de la coexistence entre les êtres humains contribueraient notablement à réduire de nombreux problèmes économiques, sociaux, politiques et environnementaux qui assaillent une grande partie du genre humain».
Dans son deuxième discours, Mgr Gallagher est revenu sur des aspects historiques de la Doctrine Sociale de l’Église à propos du travail, avant d’analyser quelques enjeux actuels. Le prélat intervenait dans le cadre du centenaire de l’OIT, plus précisément lors d’une séance de réflexion sur le thème: “Repenser le travail et le futur du travail – une perspective intereligieuse”.
Source : Vatican News