« La promotion du développement humain intégral nécessite un changement de paradigme financier », affirme Mgr Bernardito Auza : « Le monde financier doit tirer les leçons des dernières crises financières et reconnaître que les marchés ne peuvent garantir de véritables progrès sans intégrer les valeurs qui favorisent le développement humain intégral, l’inclusion sociale et l’équité. »
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, à New York, est intervenu au débat sur les thèmes « Questions de politique macroéconomique » et « Suivi et mise en œuvre des textes issus des conférences internationales sur le financement du développement » de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale, le 11 octobre 2018.
Mgr Auza a souligné que « les forces du marché ne peuvent pas protéger de manière adéquate des biens communs tels que les emplois décents et l’environnement » et que la crise financière de 2007-2008 « a été l’occasion de réformer l’économie et de la rendre plus attentive aux principes éthiques ».
« Une réponse aux vulnérabilités macroéconomiques nécessite des critères différents de ceux qui régissent le monde financier actuel, a-t-il dit. Cela signifie un changement dans la manière de faire des affaires, ce qui modifiera à son tour la façon de faire en politique, pour lequel un changement de nos modes de vie sera également nécessaire. »
En commentant le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur les questions macroéconomiques, Mgr Auza a noté qu’il « met particulièrement l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération internationale, qu’il considère essentielle pour assurer la stabilité et la durabilité du système financier ». « Le même rapport, a-t-il poursuivi, note également que les pays en développement restent particulièrement exposés aux changements soudains des marchés financiers. »
En soulignant que « les pays les moins avancés (PMA), y compris les petits États insulaires, restent particulièrement vulnérables aux récessions de l’environnement financier mondial », l’observateur permanent a lancé un appel à prendre « des mesures concrètes … pour réduire ces vulnérabilités ».
Pour ces pays les moins avancés, qui « dépendent des exportations de produits de base », « des changements structurels seront éventuellement nécessaires pour réduire leur vulnérabilité aux chocs de prix externes », a-t-il dit.
Mgr Auza a terminé sur une note optimiste en disant que face « à l’influence des systèmes économico-financiers actuels, certains pourraient être tentés de céder au cynisme et de se résigner à penser qu’avec des ressources et une force limitées, nous ne pouvons que très peu faire. En réalité, nous pouvons faire beaucoup de choses ensemble, surtout si nous travaillons ensemble ».
Source : Zenit.org