Notre histoire avec Marie – Notre-Dame du Chêne, reine du silence et de la compassion

Notre histoire avec Marie – Notre-Dame du Chêne, reine du silence et de la compassion

À Notre-Dame du Chêne, la Vierge Marie n’a pas parlé… elle est restée silencieuse. Voilà la richesse du lieu ! Faisant écho au silence de Marie à la basilique, il y a le silence de Jésus au Saint-Sépulcre. La basilique et la réplique du Saint-Sépulcre se répondent à Notre-Dame du Chêne, explicitant le mystère le plus caché de Marie, son silence et sa compassion. Une riche histoire glorieuse, mais aussi un lieu prophétique pour aujourd’hui et demain…

Les origines. Nous sommes en 1494, sur les terres de la province d’Anjou, à la frontière du Maine, à un peu moins de cinq kilomètres du village de Vion (Sud de l’actuel département de la Sarthe), sur les terres des comtes de Sablé. Sur la lande se dresse un vieux chêne qui attire l’attention des bergers et des paysans de la région : de nuit, ils voient des feux brillants comme des étoiles en couronner la cime. Le jour, l’arbre est animé par le joyeux manège de colombes qui voltigent autour de son feuillage, sans jamais s’en éloigner. Malgré leurs efforts, ils ne peuvent ni les attraper, ni les chasser. Ils se mettent donc à prier autour de cet arbre, qui semble posséder des pouvoirs étonnants. 

Miracles et guérisons. L’abbé James Buret, curé de Vion, interroge les uns et les autres ; puis, poussé par l’Esprit-Saint, il décide de placer dans un creux du chêne une petite statuette en terre cuite de la Vierge Marie. Dès lors, celle-ci se manifeste. Un jeune homme, qui déroba un bouquet déposé près de la statuette, est pris de forts torticolis. Interrogé par ses parents, il avoue son forfait. Le bouquet volé remis en place, son mal disparaît. Marie multiplie les guérisons et les conversions… L’oratoire primitif construit autour de l’arbre devient vite trop petit pour accueillir tous les pèlerins, et une première chapelle est construite en 1515. La même année, un infirme du village de Juigné (Sarthe) qui marche difficilement vers l’image de la Vierge Marie avec trois cierges à la main recouvre la santé. En 1595, une femme qui ramasse du bois a la vision (ou l’apparition) de Notre-Dame du Chêne au-dessus du toit de la chapelle. Elle est là ! Elle ne dit rien… Vingt-six ans plus tard, une nourrice obtient la guérison d’un enfant difforme dont elle avait la garde après avoir prié chaque jour Notre-Dame pendant six semaines. En dépit des difficultés des guerres de religion puis de la Révolution, le pèlerinage à Notre-Dame du Chêne prend de plus en plus d’ampleur ; au milieu du XIXe siècle, il attire environ 60 000 pèlerins par an. Don Guéranger, abbé de la célèbre abbaye voisine de Solesmes, y préside en 1857 une réunion de Conférences de Saint-Vincent de Paul. La Vierge Marie y est honorée, aimée et, par elle, l’adoration et un culte sont rendus à Dieu. En 1869, Mgr Charles Fillion, évêque du Mans, envisage de construire une nouvelle église à la place de la petite chapelle. Elle est terminée en 1872 et devient basilique en 1894.   

Lumière des vocations. L’une des peintures murales de la basilique raconte l’histoire d’Élisabeth de Quatrebarbes. Jeune fille, elle se sent appelée à entrer au carmel. Mais face au refus de sa famille, elle vient supplier Dieu à Notre-Dame du Chêne en 1617 pour comprendre ce qu’elle doit faire. Se sentant confirmée dans son désir, elle devient religieuse sous le nom de Mère Élisabeth de la Trinité, et même prieure en 1626, au carmel de Beaune (Côte d’Or). Les litanies invoquent ainsi : « Notre-Dame du Chêne, Lumière des vocations. » Beaucoup de petits clercs, accueillis par les missionnaires diocésains au petit séminaire de Notre-Dame du Chêne, sont en effet devenus prêtres sur cette terre riche pour l’éclosion des vocations. 

Le Saint-Sépulcre de Notre-Dame du Chêne. En 1896, pour célébrer le 800e anniversaire de la première croisade prêchée dans cette région par le pape français Urbain II, des pèlerins de la région décident de partir en pèlerinage à Jérusalem. Dans un chêne, ils taillent une grande croix qui fera le trajet par mer jusqu’à la Ville Sainte et qu’ils porteront sur la Via Dolorosa. Sur place, ils sont impressionnés par les lieux saints qu’ils traversent, tout particulièrement par le Saint-Sépulcre et la basilique de la Résurrection dans laquelle il est enchâssé. C’est ainsi que naît l’idée de reproduire ce monument à Notre-Dame du Chêne. La première pierre est posée alors que la croix se trouve encore à Jérusalem. À son retour des lieux saints, la croix est implantée près de l’édicule, et un calvaire, constitué de statues « grandeur nature », l’entoure bientôt. Un parc paysagé de buis, représentant le plan de la basilique de la Résurrection, est planté tout autour. En vue de célébrer pour la première fois l’office de la Mise au Tombeau du Christ, pendant la Semaine Sainte 2017, une « pierre d’onction », copie de celle de Jérusalem, est venue compléter cette représentation des lieux saints. Le site de Notre-Dame du Chêne appelle ainsi à suivre la Vierge Marie dans son mystère de compassion. 

Un lieu prophétique ? Si l’histoire du lieu commence en 1494 sans message explicite, la main maternelle de Marie ne l’a jamais quitté. Encore aujourd’hui, elle est là, dans sa compassion. Elle accueille et porte la nature blessée de l’homme et de la terre. Elle nous invite avec saint Jean, saint François et le pape François à écouter le cri du pauvre ; de ce Dieu qui s’est fait pauvre en Jésus, de ce Frère et de cette Sœur en humanité qui portent ce cri. Elle invite chacun à écouter le cri de son propre cœur ; elle invite à entendre le cri de la terre et de la nature. Encore aujourd’hui, la Vierge Marie bénit ses enfants à travers la brise légère qui soutenait autrefois le vol des colombes et le feu de l’Esprit. Notre-Dame du Chêne est devenu le lieu de pèlerinage le plus important du  diocèse du Mans, avec environ 70 000 visiteurs par an.

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