Tous les royaumes de la terre, et d’abord tous les royaumes chrétiens, qu’ils le sachent ou l’ignorent, quelles que soient les formes de leurs États, sont confiés à la garde de la Mère de Dieu, dont le Fils, Jésus-Christ, est le Roi, puisqu’il est le Roi de l’Univers. Il suffit de penser pour s’en convaincre au Mexique de Notre Dame de Guadalupe, à la Pologne de Notre Dame de Czestochowa, au Portugal de Notre Dame de Fatima. De l’Afrique à la Chine, de l’Argentine à la Russie, tous les pays, tous les continents de la terre sont l’apanage de la Reine des Cieux. « Royaume de France, Royaume de Marie » (Regnum Galliae, Regnum Mariae). En ces quelques mots, tout est dit. La France, fille aînée de l’Église, est l’un des pays, sinon le pays, privilégiés par Notre Dame. En 1922, le pape Pie XI proclame d’ailleurs Notre Dame de l’Assomption patronne principale de la France.
La consécration solennelle de la France à la Vierge Marie. Si parfois, à nos yeux recrus de larmes, peut paraître révolu le temps de la France, que s’éclaire et se purifie notre regard ! Qu’il voie, au-delà des apparences, que ne peut-être révolu le temps de Notre Dame, le temps de Notre Dame de France ! À travers les pires vicissitudes, ne peut être révolu l’engagement de la France envers la Mère de Dieu, aussi ancien qu’elle, car son amour pour cette Mère lui fut toujours consubstantiel, mais engagement solennellement pris « à perpétuité » le 10 février 1638 par le roi Louis XIII. Nul pays, je crois, ne fut l’objet d’une consécration à Notre Dame aussi absolue et solennelle, s’étendant à tout son avenir. Cette consécration, à la réalisation de laquelle prit grande part le successeur de Louis XIII, le Dauphin espéré, Louis-Dieudonné qui devint Louis XIV, s’étendit à la France toute entière, qui, au jour prévu pour en faire mémoire, le 15 août, solennité de l’Assomption, organisa, d’abord dans chaque église, puis dans les rues des villes et villages, la fameuse procession, dont la tradition a été si heureusement reprise à Paris par le Cardinal Lustiger et son successeur le Cardinal Vingt-Trois.
Notre Dame de France en difficulté. Cette consécration pourtant ne suivit pas toujours un cours paisible. La Révolution la rejeta, installant au lieu et place de Notre-Dame, dans le chœur de la cathédrale de Paris désaffectée, une actrice affublée du titre de « Déesse Raison », qui reçut les hommages des nouveaux princes, ennemis de la « superstition ». Quand vint le Concordat, la cathédrale est rendue au culte catholique et celui-ci n’y fut plus aboli. Cependant, Napoléon, né un 15 août, s’inventa un saint patron, d’existence et de nom approximatifs, qui fut opportunément célébré ce jour-là, si bien que, sous son règne, on ne sut plus exactement si, lors de la commémoration du vœu de Louis XIII, on honorait l’Assomption de Notre Dame ou l’anniversaire et la fête de l’Empereur… Quant à la République, tant que dura le Concordat, elle célébra l’Assomption de la Vierge le 15 août, et, quand intervint la fameuse loi de 1905, d’inspiration hostile au catholicisme, mais qui, à l’instar des autres religions, le respecta, elle s’abstint de célébrer cette Solennité mais ne la remit pas en cause.
Notre Dame de France en difficulté. Cette consécration pourtant ne suivit pas toujours un cours paisible. La Révolution la rejeta, installant au lieu et place de Notre-Dame, dans le chœur de la cathédrale de Paris désaffectée, une actrice affublée du titre de « Déesse Raison », qui reçut les hommages des nouveaux princes, ennemis de la « superstition ». Quand vint le Concordat, la cathédrale est rendue au culte catholique et celui-ci n’y fut plus aboli. Cependant, Napoléon, né un 15 août, s’inventa un saint patron, d’existence et de nom approximatifs, qui fut opportunément célébré ce jour-là, si bien que, sous son règne, on ne sut plus exactement si, lors de la commémoration du vœu de Louis XIII, on honorait l’Assomption de Notre Dame ou l’anniversaire et la fête de l’Empereur… Quant à la République, tant que dura le Concordat, elle célébra l’Assomption de la Vierge le 15 août, et, quand intervint la fameuse loi de 1905, d’inspiration hostile au catholicisme, mais qui, à l’instar des autres religions, le respecta, elle s’abstint de célébrer cette Solennité mais ne la remit pas en cause.
Notre Dame de l’Assomption, patronne principale de la France. En 1922, première année de son pontificat, le pape Pie XI proclame Notre Dame de l’Assomption patronne principale de la France. Dans sa lettre apostolique « Galliam, Ecclesiae filiam primogenitam », il affirme : « …Nous déclarons et confirmons que la Vierge Marie Mère de Dieu, sous le titre de son Assomption dans le ciel, a été régulièrement choisie comme principale patronne de toute la France auprès de Dieu, avec tous les privilèges et les honneurs que comportent ce noble titre et cette dignité… ».
Notre Dame de la paix. Un signe éclatant de la persistance, dans l’esprit public (et, fût-ce officieusement, dans celui des Autorités de la Nation), du lien d’amour indissoluble entre la France et la Vierge Marie, fut donné à la fin août 1944, lors de la Libération, quand le Général De Gaulle signifia avec grandeur et émotion (au battement sublime du gros bourdon) que la Reine de France, de la France républicaine, demeurait Notre-Dame en sa demeure de Paris, dont le Magnificat ébranlait d’allégresse les voûtes multiséculaires. Moments inoubliables pour la France et pour Paris, que ne font nullement pâlir, mais au contraire resplendir, des actes comme le serment de Koufra, prêté en pleine guerre, le 2 mars 1941, par le général Leclerc et ses hommes, de ne pas cesser le combat avant que les couleurs de la France ne flottent de nouveau sur la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. Citons aussi le choix de la cathédrale Notre-Dame de Reims par le général De Gaulle et le chancelier Adenauer pour y faire célébrer en leur présence le 8 juillet 1962, une messe solennelle de réconciliation entre l’Allemagne et la France et d’invocation à la Paix. Acte que commémorèrent en 2012, en ce même lieu, mais cette fois sans la messe, Madame Merkel et Monsieur Hollande.
Texte à lire en intégralité sur le site Notre histoire avec Marie