Amoris Laetitia n’en finit pas de faire couler de l’encre et, disons-le, cela devient aussi fatigant qu’inquiétant. Fatigant, parce qu’au fond les propos tournent en rond sans plus rien apporter de neuf. Inquiétant car désormais, deux camps se font face dans l’Eglise catholique. Inquiétant parce que bien que tournant en rond, les déclarations des uns ou des autres (que vous pouvez retrouver ici), n’en ajoute pas moins de l’huile sur un feu qui n’a rien de sacré. Inquiétant enfin car les propos de la lettre sont tirés des deux côtés, surexploités, pour finalement créer un pseudo Amoris laetitia.
Le cardinal Parolin vient donc d’envoyer à l’épiscopat argentin, une lettre du pape François validant leur interprétation de sa lettre apostolique. Validation qu’il avait déjà confirmé par oral dès la sortie du document.
Le cardinal Müller avait lui-même fait savoir qu’une lecture de ce document pouvait être conforme à la tradition de l’Eglise. En effet, une vie de chasteté et le ferme propos de ne plus demeurer en état de péché (en clair de ne plus recommencer) pourrait permettre l’accès à la communion de personnes séparées, mais vivant « en frère et sœur ». Toute la question porte sur ce ferme propos qu’il est difficile de cerner publiquement quand les personnes, pour des raisons familiales, vivent sous le même toit. Mais Dieu seul sonde les reins et les cœurs sur ce point-là.
En revanche, affirmer, comme un certain média français catholique, que les divorcés remariés peuvent désormais accéder à la communion, est faux et, si la lecture de la lettre du pape aux évêques argentins ne clarifie guère les choses, malheureusement, elle n’ouvre pas à une telle possibilité.
Rappelons que le pape n’a pas le pouvoir de changer la discipline et la théologie de l’Eglise par simple lettre apostolique.
L’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia, n’autorise en aucune manière un « accès sans restriction aux sacrements ». C’est ce qu’expliquaient les évêques Argentins en 2016, dans une interprétation de son texte validé par le pape François dans une lettre. Les deux documents sont publiés en espagnol par le site Internet du Vatican.
Vous trouverez ici traduction des deux lettres, par Zenit