Dans un communiqué d’une fermeté sans précédent, les évêques catholiques – alors en visite ad limina à Rome –, dénoncent l’incapacité du pouvoir à protéger ses citoyens, à commencer par ses citoyens chrétiens, et exigent la démission du Président du pays et l’auto-défense des Nigérians contre la barbarie incessante dont ils sont les victimes de la part des groupes islamistes.
Depuis déjà plus de deux ans, la Conférence des évêques catholiques et d’autres personnes bien intentionnées n’ont pas cessé de demander au Président de repenser la configuration du système sécuritaire et la stratégie. Avec des millions de Nigérians, nous avons exprimé notre absence de confiance dans les organismes de sécurité que le Président a délibérément mis entre les mains de personnes adhérant à une seule religion. Le 8 février de cette année, lors d’un appel de courtoisie au Président, nous avons sonné l’alarme quant à la sécurité de la nation et la vague de violence perpétrée impunément par des gens qui n’ont ni respect de la valeur de la vie humaine ni considération pour nos lois, et nous l’avons exhorté à prendre des mesures drastiques pour endiguer la vague de ces maux dans notre pays. Depuis lors, l’effusion de sang, la destruction des foyers et des fermes se sont accrues en intensité et en violence.
Désormais, nos églises sont profanées et notre peuple massacré sur leurs autels. Comme responsables, nous n’avons cessé de demander à notre peuple de demeurer pacifique et obéissant aux lois même face aux pires formes de provocations. Aujourd’hui, comme chrétiens, nous nous sentons bafoués et trahis dans une nation pour laquelle nous n’avons jamais cessé de nous sacrifier et de prier.
Nous nous sentons collectivement abandonnés et trahis. […] Dès lors que le Président qui a nommé les responsables des organes de sécurité de la nation a refusé de les rappeler à l’ordre, même face au chaos et à la barbarie dans lesquels notre pays est plongé, nous n’avons pas d’autre choix que de conclure qu’ils agissent selon un plan que le Président approuve. S’il ne peut pas maintenir le pays en sécurité, alors il perd automatiquement la confiance des citoyens. Il ne devrait plus pouvoir continuer à présider à la tuerie et à la fosse commune que notre pays est devenu. Nos appels répétés et ceux de nombreux Nigérians au Président pour qu’il prenne des mesures drastiques et urgentes pour renverser le cours de cette horrible tragédie qui menace les fondements de notre existence collective et l’unité de la nation, sont tombés dans l’oreille d’un sourd. Il est évident pour la nation qu’il a échoué dans son premier devoir qui est de protéger la vie des citoyens nigérians. Que cet échec soit dû à son incapacité ou à son absence de volonté politique, il est temps pour lui de choisir un parti honorable et d’envisager de démissionner pour sauver la nation d’une débâcle totale. Nous appelons tous les Nigérians à garder la tête haute et à défendre leurs droits fondamentaux à la vie et à la sécurité. Le gouvernement devrait encourager les citoyens et leur permettre de se défendre eux-mêmes et de protéger leur cadre de vie.
Conférence des évêques catholiques du Nigéria, 27 avril – © CH pour la traduction.
Source Christianophobie Hebdo
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