Un prêtre nicaraguayen a été agressé le 15 septembre par un groupe de trois hommes masqués qui sont entrés dans son logement avant qu’il ne célèbre la première Messe du matin. C’est ce qu’a indiqué le porte-parole du Diocèse de Leon, dans le nord-ouest du Nicaragua dans une note parvenue à Fides. Le prêtre objet de cette agression est le Père Abelardo Toval, Curé de la Paroisse de Sutiava. Ces trois agresseurs l’ont malmené avant de le ligoter et de le dérober. Le prêtre réside au sein de la communauté indigène de Sutiava, dans la ville de Leon, à 97 Km au nord-ouest de Managua, la capitale. La nouvelle de l’agression a été diffusée par le porte-parole du Diocèse, le Père Víctor Morales.
Le Père Morales n’a cependant pas lié l’agression advenue à l’encontre du prêtre à la série de récentes attaques que des agents de police et des groupes d’hommes armés associés au gouvernement ont perpétré contre d’autres prêtres et Evêques du Nicaragua dans le cadre de la crise sociopolitique que le pays traverse actuellement (voir Fides 10/07/2018). En de nombreuses occasions en effet, le clergé nicaraguayen est considéré comme un groupe d’opposition au Président Daniel Ortega, lequel accuse l’Episcopat de collaborer à un présumé « coup d’Etat » (voir Fides 21/07/2018). Divers membres du clergé et de l’Episcopat ont subi des agressions physiques et verbales, outre à des menaces de mort alors que des églises ont été profanées.
Depuis avril dernier, la crise au Nicaragua a fait largement plus de 400 morts dans le cadre des manifestations de protestation selon les données fournies par les agences humanitaires locales et internationales alors que le Président Ortega continue à rejeter toutes les accusations. Entre temps, la population continue à manifester et à demander la démission du Chef de l’Etat, au pouvoir depuis 11 ans, ainsi que l’organisation d’élections anticipées.
Ainsi que l’indiquent des sources de Fides, l’attitude du gouvernement a changé. Alors qu’auparavant il ignorait complètement les manifestations de la population, il se livre maintenant à des actes d’intimidation, en passant de maison en maison, recherchant ceux qui ont manifesté contre le gouvernement et les arretant comme prisonniers politiques même s’ils n’ont commis aucun délit. Il s’agit d’étudiants, de membres des professions libérales, d’ouvriers et même de paysans qui sont considérés responsables de quartiers, à l’université ou sur leurs lieux de travail.
Source: fides.org