« L’armée doit expliquer immédiatement cette situation. Elle doit sauvegarder son honneur. Si cette situation n’implique aucun militaire, elle doit dire qui a été impliqué mais il est nécessaire de faire la lumière le plus tôt possible ». Telles sont les paroles de Mgr Silvio Fonseca, Vicaire épiscopal chargé de la famille, de la vie et de l’enfance au sein de l’Archidiocèse de Managua, à propos de l’horrible crime commis le 2 novembre dernier. Six paysans – dont deux mineurs – ont alors été tués dans la localité San Pablo 22, sur le territoire de la commune de La Cruz de Rio Grande, dans le Caribe Sud du Nicaragua.
« L’armée court un grave danger : si elle ne fait pas la lumière sur cette épisode, elle peut être qualifiée d’armée d’assassins » a ajouté Mgr Fonseca dans un entretien vidéo transmis à Fides et diffusé par La Prensa dans son édition numérique.
Le prêtre a souligné que d’autres institutions de l’Etat, comme la Police nationale, la Cour Suprême de Justice et le Parquet, devraient demander des éclaircissements sur le tragique événement. « Il existe deux aspects sérieux : tout d’abord le crime, qui crie au ciel, puis le silence, non seulement de l’armée mais aussi des autres institutions de l’Etat qui auraient dû être immédiatement prêtes à faire la lumière sur ce crime. Ceci est source de préoccupation dans le pays parce que cela signifie que nous ne sommes pas en sécurité » a poursuivi le Vicaire épiscopal de l’Archidiocèse de Managua. Il a par ailleurs insisté sur le fait que l’institution militaire devrait faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles est intervenu le massacre.
Hier, dans le cadre d’une conférence de presse, le Président du Centre pour les droits fondamentaux du Nicaragua (CENIDH), Vilma Núñez, accompagnée par la mère des jeunes tués, Lea Valle Aguirre, qui est également demeurée veuve dans le cadre de cet incident, a annoncé qu’elle présentera le cas devant la CIDH (Commission interaméricaine des Droits fondamentaux de l’OEA). Les jeunes, l’un de 16 et l’autre de 12 ans, ont été tués par balles.
Selon des informations recueillies par Fides, l’armée du Nicaragua, a communiqué la semaine passée que six présumés criminels avaient été tués dans le cadre d’un échange de coups de feu avec un groupe de militaires. Les forces armées avaient identifié le présumé responsable de la bande comme étant Rafael Dávila Pérez, un nicaraguayen qui, selon l’armée, « était impliqué dans le trafic, la culture et la commercialisation de marijuana, et dans d’autres crimes, tels que vol de bétail, cambriolages, homicides et extorsions ». Dans le cadre de l’affrontement, a-t-il été indiqué, aucun militaire n’a été blessé. Le fait a provoqué une forte tension au sein de l’opinion publique et de fortes critiques dans les colonnes de la presse locale.