La création du réseau Unité nationale Bleue et Blanche (UNAB), organisme regroupant différentes associations et mouvements, est positive. Il oeuvrera dans l’espoir qu’il « puisse atteindre ses objectifs à savoir ramener la démocratie au Nicaragua », étape nécessaire et importante pour l’avenir du pays. C’est ce que déclare l’Evêque d’Esteli (Nicaragua), Secrétaire général et porte-parole de la Conférence épiscopale du Nicaragua, S.Exc. Mgr Abelardo Mata Guevara, qui, dans une note parvenue à Fides, déclare : « Tous les efforts faits pour renforcer la volonté civique de générer une solution à nos problèmes sociopolitiques sont toujours les bienvenus. Nous espérons que cette Unité Nationale à peine créée parviennent à ses fins ».
L’Evêque a stigmatisé « le niveau de violence que ce gouvernement a atteint », souhaitant un avenir démocratique pour le Nicaragua. Dans le pays, le dialogue a été suspendu depuis la mi-juin. L’Episcopat a insisté afin que l’exécutif continue les rencontres avec l’Alliance civique pour la justice et la démocratie mais le Président Ortega n’a pas répondu aux lettres qui lui avaient été adressées.
Malgré les agressions perpétrées envers l’Eglise, la Conférence épiscopale a insisté sur le dialogue. « Nous insistons sur la nécessité de trouver une manière pacifique et efficace de sortir de la crise sociale que nous traversons actuellement, à condition qu’il existe un amour sincère pour la recherche de la vérité et de la justice et que la réalité ne soit pas manipulée » a déclaré Mgr Mata.
Au début de la crise, en avril dernier, le Président Ortega a été contraint à demander un dialogue et a demandé aux Evêques de jouer le double rôle de médiateurs et de témoins (voir Fides 28/04/ et 15/05/2018). Toutefois, selon les observateurs, l’intérêt du régime résidait seulement dans le fait de faire abaisser la garde pour faire en sorte que les eaux se calment. Au point que, au cours des mois qui suivirent, la police et les paramilitaires sont intervenus à nouveau de manière violente contre la population qui continuait à manifester.
Par la suite, le gouvernement a entrepris une campagne diffamatoire à l’encontre des Evêques et des prêtres (voir Fides 23/05 et 27/07/2018), nombre d’entre eux étant insultés et attaqués physiquement par les groupes favorables au régime, qui ont également violé les Paroisses. Le régime a même tenté de promouvoir des fêtes liées à des saints ou à la foi dans les communes où l’Eglise avait décidé de les suspendre en signe de protestation contre la répression (voir Fides 22/09/2018).
Mgr Mata, pour conclure, a déclaré que l’Eglise, représentée par la Conférence épiscopale, est toujours favorable au dialogue en tant que moyen permettant de surmonter la crise qui, depuis avril, a coûté la vie à un nombre de personnes compris entre 322 et 512. La population continue à organiser des marches et des manifestations contre le gouvernement et la nouveauté de ces jours-ci consiste dans le fait qu’à l’étranger aussi, des groupes de nicaraguayens ont commencé à manifester pour réclamer la solidarité internationale à propos de l’absence de démocratisation du pays.
Source : CE Agence Fides 08/10/2018