Les émeutes dans les quartiers populaires de Nantes ces derniers jours touchent aussi l’Église catholique :
D’abord parce que la foi des chrétiens les engage à travailler de toutes leurs forces à une société dont le maître-mot serait la fraternité entre tous, au-delà des différences de confessions religieuses et d’origines géographiques, en faisant droit aux personnes les plus fragiles.
Ensuite parce qu’ils sont présents dans ces quartiers populaires : ils y habitent, ils y ont leurs églises et leurs locaux paroissiaux ; ils partagent la vie de leurs habitants, leurs joies comme leurs détresses. A découvrir : les témoignages de personnes engagées…
Un lieu comme Tiss’Amitié, au carrefour de ces préoccupations dans le quartier du Breil, a subi le sort de l’ensemble immobilier dans lequel il était : réduit en cendres. Nous ne cesserons pas pour autant de travailler patiemment, inlassablement, et malgré tout, à tisser l’amitié, avec toutes les personnes de bonne volonté. Nous prions aussi pour que la justice et la paix s’instaurent dans nos quartiers.
Présence d’Église dans les quartiers populaires de Nantes
De longue date, la présence et l’engagement des chrétiens existent à Nantes, dans les quartiers populaires notamment. Ils s’appuient sur les paroisses et l’Action Catholique (ouvrière et en milieu indépendant). Ils tissent du lien social et un vivre ensemble dont toute la population bénéficie. Cette présence chrétienne débute évidemment par les milliers de contacts informels du quotidien dans les cages d’escalier, sur les trottoirs, mais les canaux principaux sont la vie paroissiale, les écoles, et l’insertion dans la vie sociale :
La vie paroissiale
Très souvent, les églises, lieux de rassemblement et de prière, sont en plein milieu des quartiers (à St Luc au Breil, St Laurent aux Dervallières, St Etienne à Bellevue, St Marc à Malakoff…). Dans ces quartiers des « tables ouvertes partagées » TOP, sont organisées plusieurs fois dans l’année : certains dimanches midi, les personnes qui le souhaitent peuvent partager un repas dans une ambiance festive et chaleureuse ; ces TOP rassemblent souvent près d’une centaine de personnes.
Les visites à domicile des membres du Service Évangélique des Malades, mais aussi la catéchèse et le catéchuménat sont autant d’occasions de créer des liens forts avec les habitants, il en va de même pour les rassemblements dominicaux.
Des lieux paroissiaux d’accueil et d’écoute (notamment la Pause au Sillon et Tiss’amitié au Breil–voir ci-contre) assurent une présence régulière et bienveillante, ouverte à tous. C’est le cas encore de l’ACE et de la fête du Jeu, du Secours Catholique dans ses ateliers d’alphabétisation et de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul.
Une insertion forte dans la vie sociale
Des liens d’amitié sont entretenus régulièrement avec les musulmans. Au Sillon-de-Bretagne, beaucoup de catholiques – y compris le prêtre – sont engagés bénévolement au Centre Socio-Culturel. C’est aussi le cas dans les jardins familiaux et partagés et dans les associations du cadre de vie. Jusqu’à il y a deux ans, une communauté religieuse des Sœurs de St-Gildas habitait au Breil, créant de nombreux liens au quotidien. Depuis deux ans, la communauté religieuse Notre-Dame-des-Apôtres œuvre dans le même esprit au Sillon où elle habite.
La vie civile est au cœur des réflexions des pôles solidarité, des équipes d’animation paroissiale qui essaie d’ajuster l’action pastorale aux réalités du terrain.
Les événements des jours derniers atteignent profondément tous les nantais. Ils confirment le besoin d’écoute et d’accompagnement des familles et l’urgence de l’éducation à la citoyenneté et au vivre ensemble fraternel dans la paix. Et sur ce chemin les catholiques ne sont pas les seuls…
Père François Renaud, Vicaire épiscopal
Source: diocèse de Nantes