Les sanctuaires » sont des « lieux d’évangélisation » où l’on peut faire l’expérience de la miséricorde, et par conséquent ils dépendront désormais du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation – dont dépendait le Jubilé de la miséricorde -, annonce le pape François.
Il publie en effet une lettre en forme de « motu proprio » sur les sanctuaires dans l’Eglise (“Sanctuarium in Ecclesia”) en date du 11 février 2017, en la fête de Notre Dame de Lourdes et publié par le Saint-Siège ce samedi 1er avril, en italien.
Jusqu’ici les « sanctuaires » dépendaient de la Congrégation pour le clergé.
Des lieux d’évangélisation
Pour le pape en effet, « marcher vers un sanctuaire et participer à la spiritualité que ces lieux expriment sont déjà un acte d’évangélisation qui mérite d’être mis en valeur du fait de sa valeur pastorale intense ».
Les sanctuaires sont ainsi des lieux d’évangélisation et d’expérience de la miséricorde de Dieu : « Par nature, écrit le pape, le sanctuaire est un lieu sacré où la proclamation de la Parole de Dieu, la célébration des sacrements, en particulier la réconciliation et l’eucharistie, le témoignage de la charité expriment le grand engagement de l’Eglise pour l’évangélisation ; et ainsi, elle se caractérise comme un lieu d’évangélisation authentique où se manifeste, depuis la première annonce jusqu’à la célébration des saints mystères, la puissante action par laquelle ma miséricorde de Dieu agit dans la vie des personnes. »
Le pape évoque ce qu’il appelle la « pédagogie de l’évangélisation » de chaque sanctuaire selon son charisme propre qui comprend la formation et la catéchèse comme le témoignage de la charité, en « ouvrant tout grand les portes » aux malades, aux pauvres, aux marginaux, aux réfugiés, aux migrants, encourage le pape.
Le pape appelle de ses voeux l’engagement des sanctuaires dans la « nouvelle évangélisation de la société d’aujourd’hui », invitant l’Eglise à « mettre en valeur de façon pastorale les motions du coeur qui s’expriment dans les pèlerinages aux sanctuaires ».
On voit bien qu’alliant nouvelle évangélisation et miséricorde, le motu proprio peut être considéré comme un des fruits de l’Année sainte extraordinaire.
Facultés du Conseil pontifical
C’est pourquoi le pape confère au Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation les facultés d’ériger de nouveaux sanctuaires, de prendre des mesures permettant le rôle des sanctuaires dans l’évangélisation et la promotion d’une « piété » populaire » authentique, le renouveau de leur pastorale, la formation des agents des sanctuaires, de proposer aux pèlerins des parcours authentiques, et de développer la « voie de la beauté », la « via pulchritudinis » par la mise ne valeur culturelle et artistique des sanctuaires.
Dans une géographie spirituelle qui n’est pas sans rappeler le document de Jean-Paul II en l’An 2000 sur les lieux saints, le pape rappelle que dès les premiers siècles, les pèlerinages ont attiré les fidèles aux sources de leur foi : le tombeau du Christ à Jérusalem, le tombeau des apôtres, à Rome, notamment.
Puis, au cours des siècles, s’ajoutèrent des lieux marqués par une « mystérieuse présence de la Mère de Dieu » ou des saints. Ces sanctuaires fréquentés par la « piété populaire », sont marqués par la « foi simple et humble des croyants », et la confiance « dans la miséricorde de Dieu », souligne le pape. Pour le pape François en effet, se faire pèlerin c’est une « profession de foi authentique ». Certains sanctuaires ont même « façonné l’identité de générations entières » et même de nations.
Mais les sanctuaires sont aussi des lieux qui attirent des personnes en recherche d’une « halte », de « silence », de « contemplation », poussé par la « nostalgie de Dieu ». Ils peuvent être un « vrai refuge pour se redécouvrir soi-même et retrouver la force nécessaire pour se convertir ».