Le professeur Hamamah, responsable du département biologie de la reproduction au CHU de Montpellier a le projet d’ouvrir un « centre de fertilité » en janvier 2020, qu’il a baptisé I2F. Ils comptent y attirer « les champions du monde de la procréation médicalement assistée », pour réaliser toute la prise en charge des couples infertiles rapidement et dans un même lieu. Il entend y proposer la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, anticipant sur la révision de la loi de bioéthique. Ce centre devrait voir le jour dans un « bâtiment inoccupé de l’hôpital de la Colombière ». Il sera financé par « des couples américains ou des émirats qui payent jusqu’à 30000 euros dans leur pays pour avoir un enfant. Ici poursuit le chercheur, ils paieront moitié moins et cela nous permettra de financer les aides pour les couples français ».
En outre, le professeur Hamamah veut développer dans son centre la recherche sur les embryons et le diagnostic préimplantatoire. Alain Privat, membre de l’académie nationale de médecine s’inquiète de cette dernière revendication, qui « sans un contrôle strict, conduit directement à un eugénisme déjà pratiqué dans certains pays dont l’éthique est pour le moins douteuse ». Il rappelle également avoir pratiqué pendant près de cinquante ans la recherche en embryologie, et affirme que cette recherche « n’a pas besoin d’embryons humains. Les rongeurs suffisent, et pour certains cas particuliers, certains primates sont d’excellents modèles ».
La gazette de Montpellier, 4 au 10 octobre 2018