Message du pape aux curés sur la préparation au Mariage : témoigner et soutenir

Message du pape aux curés sur la préparation au Mariage : témoigner et soutenir

Toujours soucieux d’établir une préparation au mariage poussée qui accompagne avant et pendant le sacrement, le Saint-Père rappelle aux curés qu’ils sont les premiers témoins et soutiens des fiancés, des époux et des couples en difficultés ou non mariés sacramentellement.

Le pape dans son discours, après avoir rappelé le lien entre ce sacrement et le Christ épousant l’Eglise, distingue trois situations.

Les époux mariés sacramentellement, les personnes mariées mais dont le sacrement n’aurait pas été valide et les couples vivant sans mariage sacramentel.

Discrètement le pape François revient sur sa déclaration qui avait fait grand bruit affirmant que de nombreux mariages n’étaient pas valides. D’où pour le pape la nécessité de discerner ces non validités et de faciliter les démarches de reconnaissance de nullité.

Il invite également à considérer les couples non mariés sacramentellement, comme des pauvres et des petits.  ” Sur le plan spirituel et moral, ils sont parmi les pauvres et les petits”

Pour lui cette attention aux couples non mariés et aux mariages nuls vise à mettre davantage en valeur le mariage sacramentel qu’il appelle les curés de paroisse à promouvoir et à défendre.

Ce que souhaite ici le Saint-Père est une clarification des situations floues de part et d’autre de ce qu’il présente comme un bien précieux, le mariage sacramentel.

Discours du pape.

Chers frères,

Je suis heureux de vous rencontrer au terme du cours de formation pour les curés de paroisse, promu par la Rote romaine, sur le nouveau procès matrimonial. Je remercie le Doyen et le pro-Doyen pour leur engagement en faveur de ces cours de formation. Ce qui a été discuté et proposé lors du Synode des évêques sur le thème “Mariage et famille”, a été reçu et intégré de façon organique dans l’Exhortation apostolique Amoris laetitia et traduit dans des normes juridiques appropriées contenues dans deux mesures spécifiques : le motu proprio Mitis Iudex et le motu proprio Misericors Jesus. C’est une bonne chose que vous, prêtres de paroisse, à travers ces initiatives d’étude, puissiez approfondir cette matière, parce que c’est surtout vous qui l’appliquez concrètement dans le contact quotidien avec les familles.

Dans la plus grande partie des cas vous êtes les premiers interlocuteurs des jeunes qui désirent former une nouvelle famille et se marier dans le Sacrement du mariage. C’est encore vers vous que se tournent la plupart des époux qui, à cause de sérieux problèmes dans leur relation, se trouvent en crise, ont besoin de raviver la foi et de redécouvrir la grâce du Sacrement ; et dans certains cas ils demandent des indications pour commencer un procès en nullité. Personne mieux que vous ne connaît ni n’est en contact avec la réalité du tissu social sur le territoire, dont vous faites l’expérience de la complexité bigarrée : unions célébrées en Christ, unions de fait, unions civiles, unions en échec, familles et jeunes heureux et malheureux. Vous êtes appelés à être les compagnons de voyage de toute personne et de toute situation pour témoigner et soutenir.

Soyez attentifs avant tout à témoigner de la grâce du Sacrement du mariage et du bien primordial de la famille, cellule vitale de l’Eglise et de la société, en proclamant que le mariage entre un homme et une femme est signe de l’union sponsale entre le Christ et l’Eglise.

Vous réalisez concrètement ce témoignage lorsque vous préparez les fiancés au mariage, en les rendant conscients de la signification profonde du pas qu’ils sont en train d’accomplir, et lorsque vous accompagnez avec sollicitude les jeunes couples, en les aidant à vivre la force divine et la beauté de leur mariage, dans les lumières et dans les obscurités, dans les moments de joie et dans les moments de peine. Mais je me demande combien de ces jeunes qui viennent aux cours de préparation au mariage comprennent ce que signifie le “mariage”, le signe de l’union du Christ et de l’Eglise. “Oui, oui” – ils disent oui, mais est-ce qu’il comprennent cela ? Ont-il foi en cela ?

Je suis convaincu qu’il faut un vrai catéchuménat pour le Sacrement du mariage, et non pas faire la préparation avec deux ou trois réunions et puis passer à la suite.

Ne manquez pas de rappeler toujours aux époux chrétiens que dans le Sacrement du mariage Dieu, pour ainsi dire, se reflète en eux, imprimant son image et le caractère indélébile de son amour. Le mariage, en effet, est icône de Dieu, créée pour nous par Lui, qui est communion parfaite des trois Personnes du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Que l’amour de Dieu Un et Trine et l’amour entre le Christ et l’Eglise son épouse soient le centre de la catéchèse et de l’évangélisation matrimoniale: à travers des rencontres personnelles ou communautaires, programmatiques ou spontanées, ne vous lassez pas de montrer à tous, spécialement aux époux, ce “grand mystère” (cf. Eph 5,32).

Tandis que vous offrez ce témoignage, ayez soin aussi de soutenir ceux qui se sont rendus compte du fait que leur union n’est pas un vrai mariage sacramentel et qui veulent sortir de cette situation. Dans ce travail délicat et nécessaire, faites en sorte que vos fidèles vous reconnaissent non pas tant comme des experts d’actes bureaucratiques ou de normes juridiques, mais comme des frères qui se posent dans une attitude d’écoute et de compréhension.

En même temps, soyez proches, avec le style propre à l’Evangile, par la rencontre et par l’accueil, de ces jeunes qui préfèrent cohabiter sans se marier. Sur le plan spirituel et moral, ils sont parmi les pauvres et les petits, vis-à-vis desquels l’Eglise, dans le sillon de son Maître et Seigneur, veut être une mère qui n’abandonne pas mais qui se fait proche et prend soin. Ces personnes aussi sont aimées par le cœur du Christ. Ayez envers elles un regard de tendresse et de compassion. Ce soin des plus petits, parce qu’il émane de l’Evangile, est une part essentielle de votre œuvre de promotion et de défense du Sacrement du mariage. La paroisse est en effet le lieu par antonomase de la salus animarum. Ainsi l’enseignait le bienheureux Paul VI: « La paroisse […] est la présence du Christ dans la plénitude de sa fonction salvatrice. […] c’est la maison de l’Evangile, la maison de la vérité, l’école de Notre Seigneur » (Discours dans la paroisse de la Gran Madre di Dio à Rome, 8 mars 1964: enseignements II [1964], 1077).

Chers frères, en parlant récemment à la Rote romaine j’ai recommandé de mettre en pratique un vrai catéchuménat des futurs nubendi [époux], qui inclue toutes les étapes du chemin sacramentel : les temps de la préparation au mariage, de sa célébration et des années qui suivent. Ce catéchuménat est confié principalement à vous, prêtres de paroisse, indispensables collaborateurs des évêques. Je vous encourage à le réaliser malgré les difficultés que vous pourrez rencontrer. Et je crois que la plus grande difficulté est de penser ou de vivre le mariage comme un fait social – “nous devons faire ce fait social” – et non comme un vrai sacrement, qui exige une préparation longue, longue.

Je vous remercie pour votre engagement en faveur de l’annonce de l’Evangile de la famille. Que l’Esprit-Saint vous aide à être ministres de paix et de consolation au milieu du saint peuple fidèle de Dieu, spécialement pour les personnes plus fragiles et qui ont le plus besoin de votre sollicitude pastorale. Tandis que je vous demande de prier pour moi, je bénis de tout cœur chacun de vous et vos communautés paroissiales. Merci.

 

 Source

Articles liés

Partages