Lui non plus, il n’a pas aimé le discours d’Emmanuel Macron aux Bernardins. Il l’a effectivement trouvé “troublant”. Certains hiérarques du PS, de gauche ne supportent pas la moindre attention d’un chef de l’État pour le fait religieux. Pardon: pour le fait catholique. Car, à d’autres moments, ils étaient moins diserts sur les bienveillances à l’égard de l’islam.
Mais quand il s’agit du catho, il faut taper et dénoncer. Haut et fort. Clamer son attachement à l’avortement et à l’euthanasie. Défendre à tout prix “le droit de mourir dans la dignité” (sic). Contre le catho, tout est permis. Il faut énumérer les sacro-saints éléments du triptyque (mariage pour tous, avortement et euthanasie). Bref, on embraye sur des combats menés dans le débat public (malgré, parfois, des timidités ecclésiales, notamment épiscopales). Aujourd’hui, en attaquant Emmanuel Macron sur son discours aux Bernardins, on notera cette série de piques du député PS du Val-de-Marne prononcée lors de la séance des questions d’actualité au Gouvernement:
Le discours du Président de la République a donc troublé, voire choqué beaucoup de nos compatriotes. Non – je le dis ici devant la représentation nationale au Président de la République –, le lien entre l’Église et l’État n’a pas à être réparé, puisque la loi de 1905 les a justement séparés. Alors quel lien a été rompu avec l’Église aux yeux d’Emmanuel Macron ? À quoi pense-t-il ?
Pense-t-il au mariage pour tous, alors que le candidat Macron martelait déjà pendant sa campagne que des Français avaient été humiliés par cette loi ? Pense-t-il au remboursement intégral de l’interruption volontaire de grossesse, acquis lors du dernier quinquennat ? Ou pense-t-il aux avancées sur la fin de vie pour le droit à mourir dans la dignité ?
En fait, les piques ne sont pas différentes de celles de François Hollande, entendues hier sur France 2. En effet, l’ancien Président s’étonne du lien “abîmé” entre l’Église et la République constaté par son successeur:
Là, ce qui m’a surpris (…), c’est qu’il ait pu dire qu’il y avait une relation abîmée. Mais comment aurait-elle été abîmée, s’il s’agit du mariage pour tous ? S’il s’agit du remboursement intégral de l’interruption de fin de grossesses ? S’il s’agit de la fin de vie ?
Bref, il faut à tout prix défendre le “catéchisme” sociétal du précédent quinquennat, les totems d’une gauche qui a pourtant perdu élus et électeurs. Pourtant, ces “avancées” n’ont pas empêché leurs promoteurs d’être balayés en 2017 par de nouvelles équipes. Le sociétal, cela ne paye guère. Mais Luc Carvounas convainc si peu qu’il est même arrivé dernier dans les dernières élections internes du PS (sa motion n’a obtenu que 6,38 % des voix).