MARIAGE: VERS DE NOUVELLES LITURGIES INDIVIDUALISTESPlutôt que de faire appel à des professionnels, des couples…
Publiée par Diakonos.be – Rédaction sur Dimanche 20 mai 2018
Plutôt que de faire appel à des professionnels, des couples demandent à un proche d’enfiler le costume de « prêtre » d’un jour.
« Je souhaitais me marier à l’église, dans cette petite chapelle au Portugal, un lieu qu’on adorait. » Le prêtre du bled accepte de se prêter au jeu mais demande aux futurs époux leur certificat de mariage. Or, au diocèse de Namur, on refuse de l’octroyer à Sandrine. « On ne se marie pas dans un endroit juste parce qu’on le trouve joli, on se marie là où on habite, m’a-t-on dit. J’étais choquée. J’étais comme excommuniée ! » C’est à ce moment que Laurent intervient. « Si tu veux, je te la fais, moi, ta cérémonie ! », lui lance cet ami de longue date, touché par son désarroi. C’était il y a onze ans.
D’après Olivier Servais, anthropologue, les cérémonies laïques s’intègrent à de nouvelles ritualités qu’il qualifie d’ « autoproduites ». Elles correspondent à un besoin de réenchanter le monde. On vit dans un monde en crise depuis quarante ans, qui ne produit plus de grands rêves pour l’humain. D’autre part, nous faisons face à un déficit majeur de transversalité collective. Avant, nos sociétés fournissaient une série de rites laïques et collectifs, comme le service militaire. Rien n’est venu le remplacer. Or, une société qui veut se penser collectivement a besoin d’une ritualité collective. Aujourd’hui, des ritualités du lien social réémergent : brocantes, fêtes de quartier, etc.