« Il est désolant de voir des frères et sœurs albinos être molestés, abusés, discriminés, enlevés et tués dans un pays qu’ils ont perçu comme leur maison pendant des années »
dénonce la Commission épiscopale Justice et Paix du Malawi dans une déclaration intitulée « Une nation en quête de rédemption ».
Le manque de protection des albinos et l’inefficacité de l’action judiciaire à l’encontre de leurs bourreaux constituent « un échec collectif en tant que nation, qui est démontré par les continuelles attaques et par les harcèlements ».
La Commission Justice et Paix, qui dénonce ces crimes depuis longtemps, tout en se félicitant des fortes condamnations exprimées par les institutions, la société civile, les moyens de communication et les communautés de fidèles, estime qu’il est nécessaire de faire davantage afin de mettre fin aux enlèvements et aux meurtres « de nos frères et sœurs qui courent le risque d’affronter l’extinction si nous ne faisons rien ».
Une autre très grave lésion des droits fondamentaux consiste dans le trafic de malawiens en direction d’autres pays à la recherche de meilleures conditions de vie mais qui finissent dans les faits par être la proie de formes de travail forcé. « Les cas de nos concitoyens qui finissent dans des conditions misérables à l’étranger continuent à être sur le devant de la scène » écrivent les évêques, qui soulignent que « les personnes (en question NDT) deviennent généralement victimes du trafic d’êtres humains à cause de la pauvreté. Seule une économie palpitante peut résoudre le problème du trafic d’êtres humains. Si les conditions économiques étaient meilleures, les jeunes resteraient au Malawi ».
L’une des causes des très graves conditions économiques du pays est la corruption, qui disperse les fonds gouvernementaux et les donations internationales. Après que ces dernières aient été suspendues suite au scandale connu sous le nom de cash-gate – vol de fonds donnés par l’étranger de la part de dirigeants du Malawi – « les ressources des conseils locaux sont devenues une nouvelle zone à saccager ».
La Commission Justice et Paix conclut en lançant un appel à l’engagement de tous. « Nous avons assez parlé : il est temps d’agir. Nous réaffirmons notre engagement en ce qui concerne l’option préférentielle pour les pauvres, les personnes vulnérables, les opprimés et les marginalisés, afin de faire du Malawi un endroit meilleur pour tous ».