Des milliers de personnes sont sorties dans les rues des deux capitales politique et économique du Malawi pour exprimer leur désaccord contre le ramollissement de la loi sur l’avortement et les consultations ouvertes par le gouvernement sur les droits des homosexuels.
L’initiative provient des communautés catholiques et protestantes du pays. Leur appel à la marche a mobilisé quelque 2000 personnes dans la capitale économique Blantyre et environ 1000 autres dans la capitale politique Lilongwe.
Ces marches, d’une ampleur inédite au Malawi, ont pour objet la protestation d’un projet de loi déposé par le gouvernement et qui prévoit l’autorisation de l’avortement, jusque-là illégal, dans le cas où la grossesse est provoquée par un viol ou lorsque l’enfant à naître met en danger la santé physique ou mentale de la mère. Pour les organisateurs de la manifestation, voter une telle loi, c’est faire l’apologie de la mort.
Nous nous opposons à la culture de la mort et à cette menace faite à la vie humaine (Francis Tambala prêtre à l’Archidocièse de Blantyre)
Autre source de préoccupation dont font cas les manifestants, l’assouplissement de la loi sur les unions de personnes de même sexe. Lilongwe a en effet annoncé le mois dernier la tenue de “consultations publiques” auprès de la population en vue de modifier la loi qui réprime les relations homosexuelles. Cette loi, mise en place depuis le régime colonial a vivement été critiquée par les organisations de défense de droits homosexuels.
Pour Gift Trapence, défenseur de la cause gay, c’est un débat qui ne tient pas. Il dénonce notamment l’influence que l‘église veut étendre sur ces questions et appelle plutôt à se concentrer sur les “vrais problèmes”, notamment “les pannes d‘électricité, l‘économie en crise et la corruption”.