“Il ne s’agit pas de nier la différence entre les sexes […] Mais il s’agit que cette altérité profonde à laquelle je crois, et qui est notre richesse, […] et donc de préserver toute la part féconde d’une altérité réelle entre hommes et femmes […]” a déclaré le président Macron.
La question étant, à présent, de savoir ce que le disciple de Paul Ricœur, qui semble redécouvrir l’altérité, met derrière cette notion. Les excès d’un féminisme, qui n’en est pas un, pense aussi altérité et égalité, mais en inversant les deux notions, de sorte que l’égalité devient un transfert d’altérité où la femme cherche à être un peu d’homme, sans l’être, et l’homme un peu de femme, sans l’être davantage.
La question de l’altérité ne s’arrête pas à la différence complémentaire homme femme, l’un en face de l’autre, mais elle déborde (et pour cause) la question de l’éducation et de l’équilibre même de l’être humain. Cette altérité a des composantes intrinsèques à l’homme et à la femme. Si ces composantes les structurent, elles structurent également toute la société dans la mesure où la vérité profonde de l’être humain n’est pas enfermée dans un paradis intérieur, clos sur lui-même, mais déborde sur le reste du monde. C’est bien ainsi que la société est elle-même fondée sur l’altérité.
Inévitablement, poser l’altérité dans sa vérité et non son amalgame actuel, c’est poser aussi l’altérité de la paternité et de la maternité. Il serait dangereux de ne pas avoir à l’esprit que la notion d’altérité peut être biaisée. Édulcorée par la bien-pensance du moment, elle peut se révéler un dangereux cheval de Troie.