e Syfel ne renonce pas et annonce des recours juridiques
Les discussions autour des fabriques d’église ont souvent été animées et elles risquent de se poursuivre devant les tribunaux.
La semaine dernière, le projet de loi qui finalise la séparation de l’Eglise et de l’Etat et qui prévoit notamment la fin des fabriques d’église, a été adopté par les députés. Les fabriques d’église sont donc appelées à disparaître dès avril. Mais le Syfel ne renonce pas : le syndicat des fabriques d’église vient encore de publier un communiqué.
Selon le Syfel, les débats à la Chambre ont montré à quel point les différents partis politiques du pays se distanciaient en ce qui concerne l’interprétation du projet de loi. Le syndicat s’étonne aussi de ce que signifient les portes ouvertes dans les paroisses telles qu’annoncées par l’Evêché, car “tels que se présentent maintenant le statut provisoire et le règlement interne du fonds, les portes seraient plutôt fermées en matière de démocratie de base et de droit de regard“.
Il ne serait pas légitime que la loi entre en vigueur dès avril, en vertu de la manière dont l’affaire a été menée car, jusqu’au dernier jour, la majorité politique au Parlement, s’est refusée obstinément à rechercher une solution correcte, selon le Syfel. Il revient à présent aux juges de trancher, précise le syndicat qui veut entamer toutes les démarches juridiques nécessaires.
De son côté, l’archevêché s’exprime publiquement sur le sujet (source) :
Fabriques d’église : l’archevêché brise le silence
Le vicaire général, Leo Wagener, a analysé les tenants et les aboutissants de la transition découlant de l’abolition des fabriques d’église.
L’abolition des fabriques d’église, votée mercredi à la Chambre, marque la fin d’une ère. Le vicaire général, Leo Wagener, a fait le point, vendredi, sur les conséquences en découlant.
Révolution de velours ou révolution tout court ? La deuxième option apparaît comme la plus plausible, vu le visage fermé et le ton grave employé par le vicaire général, Leo Wagener. L’abolition des fabriques d’église, entérinée deux jours auparavant au Parlement, a inévitablement laissé des séquelles pour l’éternité.
Cela étant, bien qu’on assiste à un changement de paradigme, le vicaire général semble avoir pardonné aux instigateurs du processus de séparation entre État et Église. « Les portes du Fonds de gestion des édifices religieux et autres biens relevant du culte catholique restent grandes ouvertes », a en effet déclaré Leo Wagener en préambule de son point presse.
Appel aux bénévoles
Soit une manière de témoigner – en façade du moins – du fait que la transition est relativement bien «digérée». Car oui, la vie (catholique) continue.
Dans ce contexte, l’archevêché de Luxembourg a mis en lumière l’importance du volontariat et appelé les bénévoles à se manifester, car « ils seront plus que jamais indispensables à l’avenir », dixit Leo Wagener, qui estime également que leurs responsabilités respectives n’en seront que plus grandes au cours de la phase transitoire qui aboutira à l’entrée en service effective du fonds précité, en 2019. Concrètement, le vicaire général a rappelé que les 33 paroisses du pays seront à l’avenir chacune gérées par un conseil de gestion, dans lesquels siégeront au minimum sept personnes.
Ligne identique au Vatican
Ces instances seront chargées de voter un budget, mais seront également amenées à conclure des transactions immobilières et à organiser des collectes de fonds. Cela étant, Leo Wagener a tenu à souligner qu’il était « exclu que le moindre euro du fonds nouvellement créé soit reversé dans les caisses de l’archevêché ». Une distinction radicale avec la nouvelle structure administrative sera donc de rigueur dans le cadre de cette décentralisation.
Par ailleurs, au sujet du litige avec le Syndicat des fabriques d’église (Syfel), le vicaire général a joué la carte de la sagesse diplomatique en indiquant simplement que la majorité des fabriques d’église (167 sur 285) n’ont pas intenté d’action en justice. « Cela ne rend pas le contentieux moins pénible, mais il faut le souligner. De même qu’il faut préciser que la nonciature apostolique pour la Belgique et le Luxembourg et le Saint-Siège ont été informés des moindres détails du dossier et se sont positionnés en faveur de l’archevêché de Luxembourg », a tenu à faire savoir Leo Wagener.
Concernant le traitement des salariés des fabriques d’église abolies, le vicaire général a rappelé qu’ils seront intégralement pris en charge par le Fonds de gestion des édifices religieux et autres biens relevant du culte catholique. Au niveau de la gestion de ce même fonds, il a été indiqué que son conseil d’administration se mettrait progressivement en place.
Claude Damiani