Le site de Fides se fait l’écho de la conférence épiscopale qui a eu lieu au Guatemala car se pays traverse une crise de démocratie.
Le Guatemala traverse l’un des pires moments de sa vie démocratique. Presque toutes les institutions du pays se sont déclarées opposées au Congrès de la République, qui a annoncé la réforme du Code Pénal, refusant de retirer son immunité parlementaire au Président, Jimmy Morales, quelques jours seulement après sa convocation, de la part du bureau du Procureur général de la Commission anticorruption des Nations unies pour irrégularités durant la campagne électorale qui l’a portée à la Présidence.
La voix de l’Eglise est l’une des plus écoutée par l’opinion publique et le document de la Conférence épiscopale jouit d’une forte diffusion en ces heures. Fides le reporte intégralement ci-après dans une traduction effectuée par ses soins :
« Face à la honteuse réforme du Code pénal promue par le Congrès de la République le 13 septembre, la Conférence épiscopale du Guatemala (CEG) exprime ce qui suit :
1. Elle rejette cet acte arbitraire qui promeut l’impunité et récompense la corruption.
2. Elle condamne cet acte comme l’un des plus oppressifs commis par le Congrès de la République qui, malheureusement, représente l’ensemble du corps des législateurs du pays.
3. Elle s’indigne suite à l’abus de l’honorabilité du Congrès de la République de la part de législateurs qui, par leurs actions, mettent le Congrès dans une position indéfendable.
4. Nous appelons les citoyens à exprimer de manière plus forte leur réprobation envers cette violation indicible de la légitimité au profit des criminels ».
Le document en question porte la signature de S.Exc. Mgr Gonzalo de Villa SI, Evêque de Sololá-Chimaltenango et Président de la Conférence épiscopale du Guatemala.
Presque tous les organismes sociaux du pays ont confirmé leur participation à la grève nationale prévue pour le 20 septembre contre la corruption et les autorités qui ont créé cette crise nationale. Syndicats, étudiants, ouvriers, paysans, associations de commerçants et même les associations d’indigènes les plus représentatives du pays seront présents pour réclamer la démission du Président Jimmy Morales et des membres corrompus du Congrès.
Le Guatemala a vécu des semaines d’intense confrontation politique après la tentative réalisée par le Président, Jimmy Morales, d’expulser Ivan Velázquez, Président de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), un organisme de l’ONU, en le déclarant persona non grata. La Cour constitutionnelle du Guatemala a cependant suspendu la décision du Président Morales, la déclarant illégale.
La population guatémaltèque a vu dans l’intervention de la Cour un progrès dans la lutte contre la corruption. Le Président Morales fait actuellement l’objet d’une enquête pour avoir reçu des financements illicites. Pour se défendre, il s’est appuyé sur le nationalisme et sur la menace de l’usage de la force pour ne pas déstabiliser le pays et le reléguer dans l’incertitude politique et démocratique.
source: Agence Fides