Sous les pavés, l’Esprit, Gérard LECLERC, France-Empire, Salvator, 2018
« D’où parles-tu camarade ? »
Gérard Leclerc, comme soixante-huitard à la façon de Maurice Clavel, parle depuis les événements de mai 68, se refusant à condamner a priori et a posteriori le soubresaut d’une jeunesse, d’une société toute entière, avec, à l’horizon, le monde nouveau.
Brossant le portrait de la genèse intellectuelle de mai 68, Gérard Leclerc regarde, comme observateur attentif de la vie des idées, le « changement des attitudes devant la vie » pour reprendre l’expression de Pierre Chaunu.
Gérard Leclerc analyse aussi les mutations de l’Eglise au tournant des années soixante-dix et n’épargne pas les chrétiens, qu’ils soient laïcs ou clercs, qui se sont rendus au monde pour avoir voulu y aller, qui ont mis la foi au service de la révolution.
Et si les convulsions révolutionnaires de mai 68 étaient le réveil de l’absolu discerné par Clavel ?
Les interrogations demeurent au regard de la charge nihiliste et déstructurante des événements de mai !
Un essai intéressant, rapide à lire à défaut d’être naturellement facile car il s’agit aussi de philosophie, pour s’interroger sur ce que la révolution peut apporter à la foi.
François Meslier