Le RP Marc, prieur du Monastère de Sainte-Marie de La Garde (Saint-Pierre de Clairac, 47) nous livre quelques réflexions sur l’itinéraire à suivre pour aller vers le Bon Dieu. Le Monastère Sainte-Marie de La Garde est la fondation de l’Abbaye Sainte-Madeleine du Barroux dans le Lot-et-Garonne. Fondé en 2002, le Monastère compte une grosse quinzaine de moines. On peut lire la lettre publiée pour le 15è anniversaire de la fondation du Monastère. Une nouvelle phase de travaux devrait être entamée en 2019.
UN ITINÉRAIRE
Bien chers amis,
Au cœur de l’été, nombre d’entre vous se mettront en quête de l’itinéraire idéal pour leur pèlerinage ou une trépidante randonnée. Voilà pourquoi « je vais vous montrer une voie excellente » (cf. I Cor 12,31b ; 13,8).
Puisque la voie proposée n’est autre que celle de la charité, tenez-vous-le pour dit, le chemin à suivre occasionnera quelques aspérités et contrariétés. Nous garderons donc en tête que « la charité est patiente ». Ce n’est un mystère pour personne : même en bonne compagnie ou en famille, nous trouvons toujours moyen de remarquer la paille dans l’œil de notre prochain. Mais si l’on n’y prête pas plus attention qu’aux innombrables brins d’herbe qui longent tout sentier, si l’on n’arrose ni ne nourrit de nos mauvaises pensées ce ridicule petit fétu, alors nous nous préservons à jamais d’en faire une poutre plantée dans notre propre champ de vision. L’amour patient, voilà ce qui nous assurera de parvenir sans trop de dommage jusqu’au terme du voyage…
Ensuite, à la lumière du soleil levant et dans l’enthousiasme des premiers milles, n’allons pas courir en solitaire, car «la charité est serviable». À travers les raidillons les plus traîtres et escarpés de ce périple, la véritable liberté à rechercher c’est de trouver sa joie à faire le bien autour de soi, à jouir de toute la liberté de l’amour de Dieu et du prochain. Marchons aux côtés de notre frère et à son rythme.
Ne pas vouloir aller trop vite certes, mais ne pas non plus s’inquiéter de se sentir pauvre et piètre randonneur, toujours à la traîne, parce que « la charité n’est pas envieuse. » Si je me vois à quelque moment fatigué et distancé par d’autres en la bonté et le don de soi, il ne tient qu’à moi, pour
obtenir un plus ample amour de Dieu, de le demander, de prier. Alors, Celui qui est semblable à une source qui suinte au creux de quelque rocher, m’enivrera et me désaltérera au torrent de ses délices. Si j’ai le courage de la lui demander chaque jour, il ne manquera pas de raviver en moi cette force surnaturelle qui donne peu à peu d’aimer en actes et en vérité.