Le cheick libanais Ahmad Kabalan, mufti chiite de l’école jafarite, a suggéré de constituer un Comité conjoint entre le Conseil supreme chiite et le Patriarcat d’Antioche des Maronites, Comité qui serait chargé d’affronter et de tenter de surmonter le conflit opposant des habitants chiites à l’Eglise maronite dans le village de Lassa, sis dans le district de Jbeil, suite à une dispute concernant la poessession de propriétés foncières. « Certains – a souligné le mufti le 15 septembre dans le cadre de déclarations reprises par les moyens de communication libanais – affirment qu’existent des préoccupations ou des tentatives visant à prendre possession des propriétés de l’Eglise maronite de la part des résidents de Lassa. Face à ces déclarations confuses et à ces prises de position irresponsables, il nous intéresse d’établir pour la énième fois que nous rejetons catégoriquement tout empiètement sur des propriétés privées ou publiques, surtout si elles appartiennes à l’Eglise. Nous sommes au Liban – a-t-il poursuivi – et par suite nous sommes conscients du caractère dangereux de tels actes » réaffirmant sa disponibilité à constituer un Comité conjoint avec l’Eglise maronite de manière à affronter et à résoudre les cas de conflits de propriété sur la base des lois et plans territoriaux en vigueur en ce qui concerne les passages de propriété immobilière et les sanctions liées à toute forme d’appropriation illicite.
Au Liban, ont périodiquement lieu des frictions à caractère confessionnel autour du contrôle de terrains et de propriétés immobilières. En aout 2016, les tensions autour du thème sensible du contrôle des terres de la part des différentes communautés religieuses coexistant au Liban avaient connu une nouvelle croissance après que le Ministère des Finances, alors sous la responsabilité du chiite Ali Hassan Khalil, ait exprimé son intention de rendre opérationnel un décret signé en 2015 prévoyant l’expropriation de la part de l’Etat des terrains d’usage commun adjacent le village d’Aqoura, dont la population est composée en majorité de chrétiens maronites, et d’autres villages et petites villes du district de Jbeil.
Au cours de l’automne 2013, un pressant appel à limiter l’usage impropre de terrains appartenant à des chrétiens pour y construire des habitations destinées à des musulmans avait été lancé par Talal al-Doueihy, responsable du mouvement Terre libanaise, notre terre. L’appel en question dénonçait en particulier le cas d’Al-Qaa, village chrétien des environs de Baalbek, dans la zone duquel de vastes terrains avaient été acquis par des musulmans – chiites et sunnites – en tant que terrains agricoles pour être ensuite destinés à la construction de complexes résidentiels devant être vendus à des libanais et à des réfugiés syriens appartenant à leur propre communauté religieuse.
Source : Fides.org