Le cardinal Béchara Raï s’est livré à une charge en règle contre ce qu’il qualifie de « lèpre sociale mortelle » : « la corruption, le féodalisme politique qui anéantit la justice et le droit, et les intérêts privés, sectaires ou confessionnels qui font obstacle à la bonne marche des institutions publiques, à commencer par les organismes de contrôle ». Le patriarche d’Antioche des maronites s’est exprimé dimanche lors de la messe au siège patriarcal de Bkerké. Son homélie s’inspirait de la guérison du lépreux, extrait de l’évangile de dimanche 5 mars 2017. Parmi les personnes présentes, l’archevêque maronite de Baalbeck et de Deir el-Ahmar, Mgr Hanna Rahmé, et le nonce apostolique, Mgr Gabriel Caccia, ainsi qu’un député.
Selon les propos rapportés par l’agence Fides et le quotidien libanais L’Orient le Jour, le patriarche maronite a dénoncé « la dépravation morale, le vol et le gaspillage des fonds de l’État et du Trésor, ainsi que les pots-de-vin et l’imposition de tributs ». Ces maux « sapent la volonté d’investir et d’élaborer des projets de développement dans les régions ». « Toutes ces pratiques, ainsi que la pratique d’une politique qui néglige le bien du pays, et les intérêts et les droits des citoyens, sont un fléau meurtrier », a ainsi asséné le cardinal Raï.
Les vicissitudes politiques du Liban ont également été prises pour cibles : « le retard dans le vote du budget et de la grille des salaires, l’entrave à une nouvelle loi électorale qui serait élaborée à la mesure de l’État et du peuple, ainsi que la négligence au niveau du problème des déchets, de l’environnement et de la santé publique ». A l’issue de ce réquisitoire, le patriarche a invité les responsables politiques à « œuvrer pour guérir ce mal ». (avec agence et L’Orient le Jour)