«Un exemple de courage et de dévouement» pour toute la société actuelle. Mgr de Romanet, évêque aux Armées françaises, salue l’action et le sacrifice de ces milliers de prêtres catholiques et d’aumôniers d’autres confessions mobilisés il y a cent ans.
Dans l’horreur des tranchées, «au plus près des hommes», les aumôniers militaires «sont venus apporter une lueur d’espérance et un maintien de dignité». Fidèles jusqu’au bout à leur engagement, ils nous entraînent au-delà des apparences et de la sauvagerie. Pour eux, la présence de Dieu en chaque homme est une évidence qui implique le respect de la dignité humaine et une fraternisation avec tous.
Des conséquences plus grandes que les champs de bataille
La communion fraternelle vécue dans les tranchées, et plus généralement l’exercice de leur ministère vont permettre aux aumôniers catholiques de faire entrer la France dans «une étape absolument décisive» au plan religieux. Après les lois de 1905 qui instaurent la séparation des Églises et de l’État et provoquent l’expulsion de nombreuses communautés religieuses, l’Église catholique est «remise au centre de la réalité nationale». Un chemin de réconciliation est ouvert.
Mgr de Romanet met aussi en lumière quelques-uns de ces prêtres dont les noms sont restés dans les mémoires : le jésuite Paul Doncoeur, le père Daniel Brottier, et… Benoît XV, souverain pontife injustement ignoré, que ce soit pendant la Grande Guerre ou dans les décennies suivantes. «Si on avait écouté Benoît XV en 1917, on aurait évité une année supplémentaire de guerre», souligne l’évêque aux Armées à propos de ce Pape précurseur.