“L’heure vient, l’heure est venue où la vocation de la femme s’accomplit en plénitude”. Concile Vatican II

“L’heure vient, l’heure est venue où la vocation de la femme s’accomplit en plénitude”. Concile Vatican II

On parle beaucoup ces jours-ci de la place de la femme, de la femme objet et le hashtag « balancetonporc » a délié certaines langues, certes contre les abus et harcèlements sexuels, mais aussi contre ce que beaucoup considèrent comme la cause profonde de cette débandade : la promotion pornographique et particulièrement la promotion pornographe de la femme objet. Femme objet de sexe, femme objet porteuse d’enfants. On s’insurge contre un féminisme anti-femme. On promeut un féminisme intégral.

L’occasion de relire, peut-être, cette lettre apostolique du pape Jean-Paul II, sur la dignité de la femme. Un message prophétique riche d’enseignements et de perspectives dont nous vous proposons l’introduction.

 

 

 

1. LA DIGNITÉ DE LA FEMME et sa vocation _ objets constants de la réflexion humaine et chrétienne _ ont pris ces dernières années un relief tout à fait particulier. On le constate, entre autres, dans les interventions du Magistère de l’Eglise, reprises par divers documents du Concile Vatican II, qui a ensuite affirmé dans son Message final: «L’heure vient, l’heure est venue où la vocation de la femme s’accomplit en plénitude, l’heure où la femme acquiert dans la cité une influence, un rayonnement, un pouvoir jamais atteints jusqu’ici. C’est pourquoi, en ce moment où l’humanité connaît une si profonde mutation, les femmes imprégnées de l’esprit de l’Evangile peuvent tant pour aider l’humanité à ne pas déchoir»[1]Les paroles de ce Message résument ce qui avait déjà été exprimé par l’enseignement du Concile, notamment dans la constitution pastorale Gaudium et spes[2] et dans le décret sur l’apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem[3].

De semblables prises de position s’étaient manifestées au cours de la période pré-conciliaire, par exemple dans de nombreux discours du Pape Pie XII[4] et dans l’encyclique Pacem in terris du Pape Jean XXIII [5]. Après le Concile Vatican II, mon prédécesseur Paul VI a souligné le sens de ce «signe des temps» en conférant le titre de Docteur de l’Eglise à sainte Thérèse de Jésus et à sainte Catherine de Sienne[6], et en instituant aussi, à la demande de l’Assemblée du Synode des Evêques de 1971, une Commission ad hoc dont le but était l’étude des problèmes contemporains concernant la «promotion effective de la dignité et de la responsabilité des femmes»[7]. Dans un de ses discours, Paul VI dit entre autres: «Dans le christianisme en effet, plus que dans toute autre religion, la femme a dès les origines un statut spécial de dignité, dont des aspects nombreux et marquants sont attestés dans le Nouveau Testament […]; il apparaît avec évidence que la femme est appelée à faire partie de la structure vivante et opérante du christianisme d’une façon si importante qu’on n’en a peut-être pas encore discerné toutes les virtualités»[8].

Les Pères de la récente Assemblée du Synode des Evêques (octobre 1987), consacrée à «la vocation et la mission des laïcs dans l’Eglise et dans le monde vingt ans après le Concile Vatican II», se sont à nouveau préoccupés de la dignité et du rôle de la femme. Ils ont notamment souhaité que soient approfondis les fondements anthropologiques et théologiques nécessaires pour résoudre les problèmes relatifs au sens et à la dignité de la femme et de l’homme. Il s’agit de comprendre la raison et les conséquences de la décision du Créateur selon laquelle l’être humain existe toujours et uniquement comme femme et comme homme. C’est seulement à partir de ces fondements, qui permettent de saisir la profondeur de la dignité et de la vocation de la femme, que l’on peut parler de sa présence active dans l’Eglise et dans la société.

Tel est le sujet que j’entends traiter dans le présent document. L’exhortation post-synodale qui sera publiée après ce document présentera des propositions d’ordre pastoral sur la place de la femme dans l’Eglise et dans la société, propositions sur lesquelles les Pères synodaux ont poursuivi des réflexions importantes, après avoir étudié, entre autres, les témoignages des Auditeurs laïcs _ femmes et hommes _ venus des Eglises particulières de tous les continents.

 

Pour lire l’intégralité de la lettre apostolique Mulieris dignitatem

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