Face à l’impasse institutionnelle prolongée que l’on connait au Liban, les récentes hypothèses avancées pour surmonter la paralysie et revitaliser le parlement en recourant à une « législation de nécessité » en dehors des mécanismes consolidés sur lesquels se base le délicat équilibre institutionnel libanais – hypothèses avancées en particulier par le Président de la Chambre, Nabih Berri – n’ont trouvé jusqu’à présent aucun accord au sein des coalitions politiques opposées.
Cependant, au cours de ces derniers jours, les principales formations politiques chrétiennes, bien que se trouvant au sein de coalitions opposées, ont souligné de manière unanime leur disponibilité à reprendre activement leur participation à la vie parlementaire dès lors qu’au centre des débats serait placée la discussion relative au renouvellement de la loi électorale en vue des prochaines élections législatives, prévues pour juin prochain.
« Nous désirons une loi électorale qui garantisse une représentation efficace et correcte des chrétiens qui luttent actuellement pour récupérer leurs droits fondamentaux à l’intérieur des administrations et des organes de l’Etat » a déclaré à un quotidien libanais l’ancien Ministre, Gaby Layoun, membre de la coalition parlementaire « Changement et réforme » du Général (2S) Michel Aoun.
Cependant, des représentants des Forces libanaises, le parti rival conduit par Shamir Geagea, ont également annoncé leur boycott des travaux parlementaires dès lors que ne serait pas inscrite à l’ordre du jour la question de la loi électorale, une requête sur laquelle semble converger également le parti Kataeb. La formation politique indépendante maintient son refus de principe de participer aux séances parlementaires dans l’actuelle situation de vacance de la Présidence de la République, situation qui se prolonge depuis près de deux ans et demi. Cependant, l’ancien Ministre Selim Sayegh, représentant du parti Kataeb, a fait savoir que « le Kataeb participera à une séance parlementaire si la loi parlementaire était inscrite à l’ordre du jour ».
Déjà en janvier 2013, les principales forces politiques chrétiennes – Courant patriotique libre, Forces libanaises, Kataëb et Marada – bien qu’appartenant à des coalitions politiques différentes, avaient exprimé un consensus unanime vis-à-vis de la proposition de loi formulée par ce qu’il est convenu d’appeler le Rassemblement orthodoxe.
La proposition de réforme controversée prévoyait de transformer le Liban en un district électoral au sein duquel chaque citoyen voterait seulement pour des candidats appartenant à sa propre confession religieuse. Cette perspective avait de fait été écartée après les oppositions radicales exprimées par des parlementaires indépendants et par le Chef de l’Etat de l’époque, le Général Michel Sleiman.
Source Agence Fides