Comment les médecins français voient-ils l’évolution en matière bioéthique ? Le Quotidien du Médecin a réalisé un sondage auprès de 535 médecins libéraux [Les 535 médecins ont été interrogés entre le 29 mars et le 16 avril 2018. Ce sont 127 médecins généralistes et 408 médecins d’autres spécialités. Enquête réalisée par Exafield], révélant leur réticence à l’ouverture de la PMA, ainsi qu’à la GPA.
À la question : « Faut-il ouvrir l’assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples de femmes ? », le non (45 %) l’emporte sur le oui (44 %).
Concernant l’ouverture de l’AMP aux femmes seules, ils sont 48 % à s’y opposer et 41 % à y être favorables.
Les médecins souhaitent quasi à l’unanimité (83 %) une « limite d’âge pour l’accès à l’AMP » et se montrent « très attachés aux principes d’anonymat et de gratuité des dons de gamètes » : 62 à 63 % des médecins libéraux tiennent à ce principe.
60 % des médecins libéraux sont opposés à l’autorisation de la GPA. 29 % y sont favorables.
La GPA dite « éthique » (sans échange financier) ne semble pas être une solution à leurs yeux : environ la moitié des médecins favorables à la GPA souhaitent que la mère porteuse soit rémunérée (55 % des spécialistes, 34 % des généralistes).
Quant à la fin de vie, 63 % des médecins interrogés se prononcent pour la légalisation de l’euthanasie. Le sondage IFOP du 3 janvier 2018 annonçait 89 % de Français favorables.
Il semblerait donc que la prudence soit de mise chez les médecins libéraux français, qui souhaitent d’abord « l’évaluation de la loi Leonetti-Claeys avant toute évolution, le renforcement des soins palliatifs sur tout le territoire, une plus large information des Français sur les directives anticipées et la personne de confiance et une meilleure formation des soignants ».