Quelques 200 réfugiés chrétiens irakiens ont manifesté symboliquement dans la journée du 13 février devant le siège locale de l’ONU, dans le centre de Beyrouth, afin de demander que soient examinées et accueillies rapidement leurs demandes d’expatriation en direction d’autres pays déposées depuis longtemps auprès des bureaux compétents des différentes représentations diplomatiques étrangères présentes dans la capitale libanaise.
Les affiches brandies par les manifestants et les déclarations faites par certains d’entre eux à la presse locale confirment l’impression qu’une grande partie des réfugiés chrétiens ayant quitté l’Irak n’a aucune intention d’y retourner, pas plus que de s’implanter au Liban mais qu’elle espère émigrer prochainement vers une quelque nation occidentale.
Selon des données fournies par la communauté chaldéenne locale et difficiles à vérifier, les chrétiens irakiens émigrés au Liban, en particulier après la conquête de Mossoul et de la plaine de Ninive de la part de djihadistes du prétendu « Etat islamique », seraient au nombre de quelques 8.000.
Le Président des Etats-Unis, Donald J. Trump, qui a entamé un bras de fer avec des juges américains afin de faire respecter sont décret visant à limiter ou suspendre l’immigration depuis certains pays à majorité musulmane, a en revanche reconnu comme une priorité la concession du statut de réfugié à la catégorie des « chrétiens persécutés ». L’hypothèse de prédisposer une procédure préférentielle en vue de l’entrée de réfugiés chrétiens aux Etats-Unis alors que se ferment les portes aux non chrétiens provenant de pays à majorité islamique, a été qualifiée par le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, de « piège » pour les chrétiens du Proche-Orient. « Toute politique d’accueil qui discrimine les persécutés et les souffrants sur base religieuse – indique le Patriarche – finit par nuire aux chrétiens d’Orient parce que, entre autres choses, elle fournit des arguments à toutes les propagandes et à tous les préjudices qui attaquent les communautés autochtones du Proche-Orient en tant que corps étrangers et groupes soutenus et défendus par les puissances occidentales ».
Lu sur Agence Fides