Fondée en 1859, l’abbaye de La Coudre est une abbaye trappiste française. Située dans la Mayenne à Laval, elle comptent aujourd’hui quarante-cinq sœurs qui suivent la règle de saint Benoît : “Ora et labora” (“Prie et travaille”). Elles prient en communauté huit fois par jour (leur premier office est à 4h !) et assurent le financement de leur quotidien par le travail de leurs mains. Divine Box vous raconte ça tout de suite !
L’abbaye de La Coudre se trouve à Laval, en Mayenne. – © Abbaye de La Coudre
Une recette dérobée !
Pour vous contextualiser tout ça, la petite communauté arrive en Mayenne en 1816 et ouvre alors une petite école pour jeunes filles défavorisées. En 1859, une voie de chemin de fer se construit sur la propriété des sœurs de La Coudre et les sœurs sont obligées de déménager. L’école pour jeunes filles est fermée et les moniales se retrouvent sans activité. Il faut vite trouver de quoi gagner sa vie !
Heureusement, non loin de là se trouvent les moines de l’abbaye du Port-du-Salut qui volent à leur secours ! Ces frères confectionnent depuis quelques années des fromages artisanaux comme par exemple leur fromage phare, le “Port-Salut”, qui se vend comme des petits pains ! Grâce à leurs bons conseils et leur soutien fraternel, les moniales construisent donc leur propre fromagerie artisanale en 1868. Elles mettent alors au point le fromage “Le Trappe de La Coudre”, qu’elles produisent de A à Z !
Cependant, l’histoire ne s’arrête pas là… En effet dans les années 1980, un petit malin s’infiltre dans la fromagerie des sœurs et vole leur recette de fromage. Il va immédiatement changer le nom du fromage afin d’évoquer le savoir-faire monastique, le produire à l’échelle industrielle, et le distribuer tout près de l’abbaye ! Les ventes des sœurs chutent alors ce qui met en danger la stabilité financière de l’abbaye. Aujourd’hui, ce fromage dérobé passe toujours à la télévision, on vous laisse deviner le nom… Incroyable, non ?
Bref, en 1995, les trappistines de l’abbaye de La Coudre sont obligées de sous-traiter leur production de fromage par manque de moyen financier. Heureusement, on leur laisse la meilleure partie car elles se concentrent sur l’affinage ! C’est encore le cas à l’abbaye aujourd’hui !
Depuis 1995, les sœurs de l’abbaye de La Coudre affinent leurs fromages dans les caves de l’abbaye. – © Samuel Bigot
Des entremets flan-tastiques !
Les autres produits monastiques propres aux sœurs de La Coudre sont les préparations pour flans, qu’elles élaborent depuis 1974 ! Aujourd’hui, c’est d’ailleurs leur principale source de revenus, et dans le paysage de l’artisanat monastique, c’est un incontournable… Allez, on vous explique !
Une fois leur atelier entièrement remis à neuf en 2013, elles se lancent dans les entremets. Pour cela, elles fabriquent de la poudre à partir d’ingrédients entièrement naturels, pas question d’y retrouver de vilains colorants ou des conservateurs. La production est réalisée de manière hebdomadaire et chaque semaine les sœurs planchent sur un parfum différent. Il ne faut pas se tromper et rester bien concentrées car il y a un ordre à respecter en fonction des arômes et de la couleur du fruit ! Rien n’est laissé au hasard !
Sœur L. est chargée de la production depuis 1996, sœur M. l’a rejoint plus récemment pour lui apporter son aide. Les deux se font aider d’environ dix à quinze sœurs, pour assurer un véritable travail communautaire. Tout ce beau monde tourne tout au long de l’année dans l’atelier, pour la confection ou la mise en sachet par exemple !
Le parfum qui connaît le plus de succès est celui de l’entremet à la vanille, mais les sœurs se démarquent aussi beaucoup pour leur diversité. En effet, beaucoup des parfums qu’elles proposent ne se trouvent pas dans le commerce ! Ainsi les sœurs commercialisent aujourd’hui 8 parfums : vanille, cacao, café, praliné, citron et framboise (présents dès le début), ainsi que caramel et pistache, plus récents !
Depuis peu, elles produisent également de la crème pâtissière. Celle-ci est confectionnée dans une sorte de bétonnière alimentaire spécialement aménagée, utilisée initialement pour produire les flans. Mais elles ne la vendent que dans leur magasin, car elle est trop difficile à transporter ! Et oui, l’artisanat monastique est créatif !
Une sœur en pleine mise en boîte des entremets de l’abbaye de La Coudre, aujourd’hui la source principale de revenus pour la communauté. – © Ouest-France
Des sœurs dures à cuir(e) !
A la suite de la chute de leurs ventes de fromages, et en plus des préparations pour flans, les sœurs se sont récemment lancées dans la maroquinerie ! Étonnant n’est-ce pas ? Voici quelques exemples de leurs produits phares :
- Des portefeuilles
- Des porte-chapelets
- Des couvertures de livres ou de liseuses
- Des custodes (petite boîte servant à apporter la communion aux personnes qui ne peuvent pas la recevoir à la messe)
- Des ceintures cisterciennes (uniquement pour les abbayes)
- …et beaucoup d’autres réalisations à la demande !
La principale responsable de cette production est sœur A., bien sûr accompagnée de plusieurs sœurs. Avant le lancement de leur atelier de maroquinerie c’était déjà elle qui s’occupait des ceintures des sœurs pour leur habit cistercien ; le cuir, elle connaît !
Une sœur de l’abbaye de la Coudre découpant le cuir. – © Abbaye de la Coudre
Où trouver les produits de l’abbaye de La Coudre ?
Pour trouver les produits de l’abbaye de La Coudre vous pouvez bien-sûr vous rendre sur place à la boutique : Abbaye de la Coudre, Rue Saint-Benoît, 53000 Laval. Les sœurs seront super contentes de vous faire un petit coucou ! Si cela fait un peu loin, vous pouvez aussi vous rendre sur la boutique monastique en ligne de Divine Box pour découvrir les préparations pour entremets de l’abbaye de la Coudre !