Une étude internationale récemment publiée dans le Journal of Religion and Health révèle que le rosaire, une prière catholique ancestrale, pourrait offrir des bienfaits psychologiques comparables à ceux des pratiques de méditation moderne.
Menée par des chercheurs d’Italie, de Pologne et d’Espagne, l’étude a examiné les réponses de 361 catholiques pratiquants. Elle relève une corrélation notable entre la prière régulière du rosaire et un sentiment accru de bien-être, de résilience émotionnelle et d’empathie. Ces résultats, selon le chercheur principal, le père Lluís Oviedo de l’Université Antonianum de Rome, suggèrent que cette dévotion est bien plus qu’un simple acte spirituel : elle serait aussi un outil précieux pour la santé mentale.
« Le rosaire favorise la paix intérieure et aide à surmonter l’anxiété », explique-t-il. Il note également que la prière soutient une meilleure gestion du stress, notamment en période de deuil ou d’adversité.
L’étude bouscule également les clichés : plus de 62 % des participants détenaient un diplôme de deuxième ou troisième cycle, contredisant l’idée que les pratiques dévotionnelles seraient l’apanage des moins instruits. Autre fait marquant : les Polonais sont les plus assidus, tandis que les Italiens se démarquent par leur niveau élevé d’empathie et les Espagnols, moins nombreux à réciter le rosaire, témoignent pourtant d’effets psychologiques marqués.
Alors que la santé mentale devient une crise mondiale et que les solutions de bien-être se multiplient à des prix élevés, cette prière, gratuite et accessible, apparaît comme une alternative oubliée. Une participante espagnole résume son expérience : « Après la mort de mon mari, c’est le rosaire qui m’a donné la force de continuer. Il m’a sauvée. »
Enfin, les chercheurs appellent à une réévaluation théologique de ces pratiques souvent marginalisées. Le père Oviedo insiste : « Si la théologie reste sourde à l’expérience vécue des fidèles, elle risque de se couper de la réalité. »
Alors que les systèmes de santé cherchent à intégrer des solutions culturellement adaptées, le rosaire pourrait bien trouver sa place, au croisement de la foi et du soin psychologique.
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