En Egypte, la justice accuse un certain nombre d’égyptiens d’être impliqués dans le massacre de 21 égyptiens coptes orthodoxes en territoire libyen au cours de l’hiver 2015. Les inculpés seraient en contact avec les djihadistes du prétendu “Etat islamique” et devraient répondre de la création d’une cellule terroriste affiliée au prétendu « EI », et également de leur fréquentation des camps d’entraînement militaire gérés par les djihadistes en Libye.
Le nouveau chef d’inculpation semble significatif à cause de la motivation dont l’accompagne le Parquet. Les 21 chrétiens coptes auraient été massacrés “pour obliger l’armée à intervenir militairement” dans le conflit opposant les milices djihadistes affiliées au prétendu “Etat islamique” qui contrôlaient une partie du territoire libyen.
En effet, à l’aube du 16 janvier 2015, quelques heures après la diffusion en ligne de la vidéo macabre retraçant l’exécution des 21 coptes, des avions de l’armée égyptienne avaient attaqué et bombardé des positions djihadistes en Libye, et en particulier dans la zone de Derna. « La vengeance par le sang des égyptiens – était-il écrit dans un communiqué diffusé par les forces armées égyptiennes – est un droit absolu et sera appliqué ».
Les 21 coptes massacrés avaient été enlevés en Libye au début janvier 2015. “La vidéo retraçant leur exécution – indiqua à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Antonios Aziz Mina – a été construite comme une mise en scène cinématographique effroyable dans le but de répandre la terreur. Pourtant, il est possible de voir que certains martyrs, au moment de leur mise à mort, répètent “Seigneur Jésus Christ”. Le nom de Jésus a été le dernier mot à affleurer leurs lèvres. Ce nom susurré au dernier instant a été comme le sceau de leur martyre» .
Un récent rapport de l’AED souligne que, depuis la destitution en juillet 2013 de l’ancien président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans, la situation des chrétiens s’est beaucoup améliorée en Égypte. Le président al-Sissi est en train d’envoyer des signes encourageants pour l’unité nationale entre musulmans et chrétiens. Ses visites aux célébrations du Noël copte au cours des dernières années en sont la preuve. Cela dit, souvent les lois et les politiques gouvernementales discriminatoires à l’égard des non-musulmans restent inchangées. Une intolérance sociale profondément enracinée et la discrimination des non-musulmans, en particulier des chrétiens, restent de graves problèmes dans la société.