L’Église catholique de Biélorussie, une réalité méconnue

L’Église catholique de Biélorussie, une réalité méconnue

Ce mercredi 4 octobre a été inauguré le nouveau siège de la nonciature apostolique à Minsk, en Biélorussie, en présence de Mgr Giovanni Angelo Becciu, substitut pour les Affaires générales de la Secrétairerie d’Etat, ainsi que de nombreux responsables politiques, religieux et civils du pays ; un événement qui intervient, alors que le Saint-Siège et la Biélorussie célèbrent cette année le 25e anniversaire de leurs relations diplomatiques.

Quelques jours auparavant, la Biélorussie recevait pour la première fois les évêques du CCEE (conseil des conférences épiscopales européennes) réunis en assemblée plénière, du 27 septembre au 1er octobre, autour des thèmes de la jeunesse et de la mission de l’Eglise en Europe….

Parmi les moments importants de cette session de travail : la rencontre avec le président biélorusse, Alexandre Lukachenko, plusieurs rencontres avec les autorités orthodoxes, -Eglise majoritaire dans le pays-, et plusieurs célébrations avec la communauté catholique locale. Une communauté estimée à 1,4 millions de membres, mais dynamique et vivante, comme nous le témoigne Mgr Pascal Delannoy, évêque de St Denis, qui faisait partie de la délégation du CCEE.

Nos lecteurs gagneront aussi à consulter l’ouvrage “Entre catholicisme et orthodoxie: la Bielorussie”, dont voici un extrait de la préface.

“Cette attitude médiane fait de la Bielorussie un milieu particulier, voire unique, dans cette région du monde. On peut rencontrer aujourd’hui au sein d’une même famille un mari catholique et une femme orthodoxe, ou l’inverse. Le paysage lui-même témoigne éloquemment de cette interpénétration: clochers pointus et bulbes y alternent, et il est souvent possible de distinguer dans un même édifice religieux les traces de la métamorphose d’une église catholique en église orthodoxe. Mais le plus remarquable est que l’état d’hostilité ou d’ignorance réciproque qui prévaut plus à l’est, où le catholique est confusément ressenti comme un adversaire et où le mot”jésuite” sonne comme une insulte, n’arrive décidément pas à s’installer en Bielorussie, où l’on peut même lire aujourd’hui, en feuilletant la presse populaire, des éloges étonnamment lucides de l’influence catholique ancienne en Bielorussie. ainsi, par exemple, la célébration du rayonnement exceptionnel des jésuites installés à Polosk de 1581 à 1820 dans l’hebdomadaire Tourizm i Otdykh, qui regrette que l’image de leur action ait été occultée par “la haine de classe des historiens, qui, se conjuguant avec l’hostilité de l’Eglise orthodoxe, a fabriqué pour longtemps une image montrant les pères jésuites comme des créatures sournoises  et parfaitement étrangères à notre peuple”. Cet état de choses se reflète également dans l’estime dont jouissait le cardinal Kazimierz Swiatek (1914-2011), d’origine polonaise, qui, du séminaire de Pinsk à sa charge d’archevêque de Minsk-Moguilev, a consacré son ministère à la construction et à la reconstruction de l’Eglise catholique sur le territoire de la Bielorussieactuelle. L’immense respect dont il bénéficiait dans la population était dû au fait qu’ayant été persécuté également par les autorités soviétiques et celles du IIIe Reich, il avait subi les mêmes vicissitudes que la population, aux mêmes moments qu’elles.”

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