Par Jamais tant que cette année, les veillées pour la vie n’ont, me semble-t-il, revêtu une telle importance. Alors que ce que les progressistes appellent des avancées, ne cessent de gagner du terrain dans l’arsenal législatif, voici que l’ONU entend sacraliser sa conception du droit à la vie, laquelle inclut, sans complexe de contradiction, le droit à la mort, entendons l’avortement, l’eugénisme et l’euthanasie. Si tout cela part d’une idéologie aux influences multiples, elles ont en commun une confusion fondamentale, dont les catholiques ne sont pas à l’abri, la vie, précisément, n’est pas un droit, mais un don. Le respect de la vie, une fois donnée, lui est en revanche un droit. Malheureusement, la multiplication des droits particuliers, a transformé l’Homme en pièces de boucheries sanctuarisées de façon aléatoire et contradictoire, opposant l’homme à la femme, la mère à l’enfant.
Que pouvons-nous faire face à un tel déferlement de ce qui n’est autre qu’une haie farouche de la vie elle-même, sous prétexte de la vivre mieux ? Que faire face aux ténors qui expliquent que pour mieux vivre, il faut moins de vie parce qu’ils cofondent être en vie et posséder la vie, tant, pour beaucoup d’entre eux la vie s’épanouie, non dans le déploiement de soi (toujours mieux « être »), mais dans la satisfaction des sens (toujours plus d’avoir) ? Que répondre à un âge qui, par peur du vide existentiel qu’on lui impose, se réfugie dans les palliatifs consuméristes éphémères de l’avoir ?
Eduquer au beau, au vrai en accompagnant ce qui n’est rien moins qu’un sevrage civilisationnelle d’une fuite en avant épouvantée d’un vide qui pourtant est la vraie vie, celle qui ne consiste pas à se gaver de palliatifs sédatifs, mais (tout simplement)à se réaliser dans le don de ce que l’on est. Mais à nos forces humaines, comment se présenter sur le champ de bataille quand nous sommes David face à Goliath, sinon par la force de la prière ?
Il est des démons qui ne se chassent que par le jeûne, la pénitence et la prière nous avertit le Christ. Si Jean-Paul II souhaitait ces veillées pour la vie, si Benoît XVI les a lancées, si le pape François et quelques évêques français les encouragent, c’est bien entendu à chaque catholique de prendre ces redoutables armes de la prière, mais aussi du jeûne et de la pénitence. Le combat du malin est d’abord une haine contre Dieu, mais ne pouvant l’atteindre, il s’en prend à l’Homme qui devient l’arène du cirque de sa jalousie. Ce n’est qu’avec l’aide du Christ que nous pourrons triompher de ces attaques contre la vie. Il ne s’agit pas seulement d’étendre nos convictions, ou de desserrer l’étau, mais de sauver des vies tout autant que de redonner au monde l’accès au bonheur véritable.
Cyril Brun, rédacteur en chef
