C’est la rentrée politique. Partis, ministères, chambres, communes, la vie politique, à peine assoupie cette été, reprend son cours. Comme chaque année désormais, une nouvelle échéance électorale nous attend. En 2019 ce seront les Européennes. Il y a quatre ans Sens Commun, les Poissons roses, Force vie étaient sortis des Manif de 2013, chacun avec sa méthode, sa vision et ses principes. Comment les catholiques se positionneront-ils dans cette élection que beaucoup considèrent comme secondaire alors que l’Europe devient une norme contraignante pour les Etats et que c’est à Bruxelles que se jouent les combats éthiques qui nous concernent le plus ? Pour l’heure, rien ne semble vraiment bouger dans les différentes écuries. Il est probable que la présence catholique se résument à une démission résignée voire boudeuse ou au retour du déchirement qui prévalu lors des Européennes 2014.
Pourtant, l’enjeu est d’importance pour ce qui touche à la vie, à l’immigration, à l’identité et à l’indépendance économique des Etats ( qu’on se rappelle la Grèce mise au pas et qu’on regarde les contraintes sur l’Italie rebelle).
Que ce soit pour les Européennes ou n’importe quelle action politique, il est toutefois une considération majeur à prendre en compte : où voulons nous aller ? Si nous ne savons pas où nous voulons conduire le pays, l’Europe et le monde, nous en resterons à des mesurettes isolées et hors sol, même enracinées dans l’anthropologie réaliste chrétienne. Il faut aller plus loin que la mesure, le décret de loi, il faut une vision politique d’ensemble qui ordonnera le détail. Bref il faut raisonner en hommes d’Etat. Mais pour que cette vision soit juste et bonne, c’est à dire épanouissante, elle doit promouvoir la dignité de l’homme et de tout homme. Or, il se trouve que cette dignité inclut et s’inscrit en Dieu. Sans faire une politique confessionnelle, la norme de la vision chrétienne de toute politique est Dieu, plus exactement de permettre à chacun de rejoindre Dieu. La politique, dans l’ordre qui est le sien ( régler la vie de la cité) est, elle aussi, un instrument de salut. A condition qu’elle soit une vision globale ouvrant ( et non imposant) à Dieu. La finalité étant posée, il reste à construire le chemin pour rejoindre cette fin ultime. Ainsi à la lumière de la vision et compte tenu de la réalité incarnée du moment, les actions politiques prennent la forme du mieux possible, ce premier pas en vue des suivants, pour construire cette politique chrétienne.
Le mieux possible porte en lui une dynamique de croissance et d’ouverture, la où le moindre mal se carapace sur la défensive du reliquat de peau de chagrin toujours attaquée.
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