Les réactions qui fleurissent sur les réseaux sociaux sont toujours intéressantes, quoique souvent éprouvantes, à parcourir. On y trouve de tout, mais surtout, se dégage la substantifique moëlle de tout un pan de la société. Certes, il est de coutume de dire (de se rassurer ?) que ce ne sont que quelques cas isolés, des épidermiques vindicatifs que protège l’anonymat. Néanmoins, en « surfant » sur des thèmes aussi différents que la PMA, l’IA, la GPA, le mariage gay, les transgenres, l’euthanasie, le nucléaire iranien, la Corée, le pape, le brexit et autre grèves de la SNCF, une constante demeure, le « monsieur je sais tout » est devenu le portrait-robot du surfeur. Une robotisation de la pensée unique enracinée non dans le savoir et moins encore dans la sagesse, mais dans l’émotion et l’amalgame superficiellement commode pour se dédouaner des conséquences de la réflexion : modifier son comportement pour se libérer de ses pulsions.
Nous sommes parvenus à un tel niveau d’abrutissement des classes moyennes et supérieures ( plus encore que des classes populaires qui ont finalement eu « la chance » en décrochant du système scolaire et culturel d’être mieux préservées) que le cerveau humain a entamé une mutation génétique dégénérative ayant conduit au fil des années à une atrophie de l’intelligence, compensée par une excroissance inversement proportionnelle du désir compulsif tenant lieu désormais d’intelligence, de connaissance, d’imagination et de conscience.
Bref ce qui autrefois s’appelait bêtise et esclavage se pavane aujourd’hui grimé de sagesse et de liberté et voici comment la force de l’illusion tient en laisse une génération entière.