Qui aurait pu dire qu’un jour cette fête si paisible, où la joie et l’innocence semblent inonder le monde tout entier, soit un jour pourchassée, honnis, traquée et enfin bannie comme jadis le lépreux et le pestiféré !
Et pourtant … Pourtant, on débusque les crèches, on met au point des logiciels qui transforment “Noël” en “fête de la famille”, les bières de Noël se cachent honteusement derrière les bières d’hiver et saint Nicolas est prié de déposer sa croix.
L’Histoire s’accélère subitement et, ce que j’ai longtemps hésité à qualifier de christianophobie prend pourtant des formes de plus en plus variée et toujours plus d’ampleur.
Si j’ai longtemps hésité à utiliser ce néologisme d’actualité, c’est qu’il me semble que nombre d’actes, formellement dirigés contre des lieux, des personnes ou des valeurs chrétiennes, ne sont pas nécessairement anti chrétiens. Un vol dans une église n’est pas forcément empreint d’une volonté de nuire aux catholiques. Je rechigne, en outre, quelque peu à l’idée de récupérations victimaires de certains courants. En revanche, le silence d’omerta, le deux poids deux mesures dans la dénonciation d’actes tournés contre des communautés religieuses me semblent, en soi, christianophobe. Et le travail de l’observatoire de la christianophobe, que nous relayons régulièrement, trouve là un de ses nombreux intérêts.
Mais, à y regarder de plus près, qu’ils soient consciemment et volontairement tournés contre les chrétiens, ou non, tous ces actes ne sont pas innocents. Et tous portent atteinte au Christ, de sorte que, plus que christianophobe, notre époque me semble lancée dans la Christophobie. Et Noël est, à cet égard, très révélateur de la haine portée contre l’enfant Dieu Lui-même.
Nous avons perdu l’habitude de parler du diable, mais c’est bien contre la Vierge et son enfant que la bête de l’Apocalypse vomit sa bile.
Le grand manitou de ce déferlement de violence fielleuse est bien Satan. Il suffit pour s’en convaincre de regarder la folie irraisonnée que déchaîne ce petit enfant fragile. Démence typique de ce fou furieux qu’est Lucifer lorsque la haine le prend.
Noël, comme le rappelait le Président Trump, a changé à jamais l’Histoire humaine. Cet enfant est tout ce que Satan exècre : la paix, la joie, le bonheur, et par dessus tout, l’amour et l’espérance.
Cette petite étincelle d’espérance, voilà ce que Satan cherche à combattre. Le feu de l’amour couve parce qu’il est ontologiquement inscrit en tout homme. Faire de Noël l’ennemi public c’est tout simplement vouloir murer l’homme dans l’absurde du désespoir, père de tous les vices compensatoires.
Dénoncer la Christophobie en dénonçant la christianophobe c’est donc un acte missionnaire de coopération à l’œuvre salvifique du christ, bien au-delà d’un misérabilisme identitaire.
Comme Marie donna Dieu au monde, il nous appartient de rendre Noël aux hommes de notre temps. Éprouvante mission, mais dont, assurément, Dieu nous demandera quelques comptes, nous qui sommes appelés à rendre compte aux hommes de notre espérance. Noël n’est pas un étendard diront certains. En effet, il est une lumière fragile qu’il nous faut garder au chaud, comme l’âne et le bœuf, mais annoncer au monde comme les anges et les bergers.
Cyril Brun, rédacteur en chef