Voilà, nous y sommes ! Ces fameux Etats Généraux de la bioéthique dont on parle depuis si longtemps en sont à presque déjà à leur fin ! Oui presque fini ! Le temps passe vite et comme toujours on pense qu’on a le temps de s’en occuper, de voir venir, de se former et finalement c’est comme visiter le château d’à côté… on aura tout le temps ! Tellement tout le temps qu’au moment de déménager on s’aperçoit qu’on ne l’a jamais vu. Bien des personnes se sont mobilisées pour ces Etats Généraux et dans les deux camps ! Oui deux camps se sont affrontés depuis le début de ces Etats Généraux de la bioéthique. Ce devait être une consultation pour faire le point, pour que le gouvernement prenne le pouls et consulte et finalement cela s’est révélé une vaste manipulation qui a mis au grand jour ce dont personne ne doutait, l’un des camps est fermement, quoiqu’insidieusement, soutenu par le gouvernement lui-même. Ainsi, loin d’être des Etats Généraux, ces consultations sont de véritables plaidoiries pour ou contre certains points précis de cette vaste nébuleuse qu’est la bioéthique. Deux camps défendant deux visions de l’homme, ou plus exactement un camp défendant une vision anthropologique classique et un camp fourre-tout dont le point commun est de ne pas défendre la vision classique. Dans ce fourre-tout, le gouvernement fait monter la mayonnaise. Nous avons vu de nombreuses manipulations et falsifications au point que d’aucuns pourraient se dire « à quoi bon ? ». Pourtant, c’est précisément parce qu’un des camps s’est battu fermement que ces fraudes et caviardages ont été mis au jour, déstabilisant et le camp des « autres » et le gouvernement. S’il est probable que le gouvernement fasse strictement ce qu’il veut, lancé dans on autoritarisme compulsif, il ne le fera pas si simplement que cela et le travail de fond mené par « notre camp » n’est pas sans effet sur l’opinion publique.
Alors, arrivés à mi-parcours, comme pour la mi-carême, il est peut-être temps de nous demander ce que nous avons fait de ce temps de bioéthique ? Se former, s’informer est capital et pour une fois, l’épiscopat français est unanime sur la nécessité de s’engager. Avec la nomination, juste à l’ouverture de ces Etats Généraux, de Mgr Aupetit, on peut penser que le pape lui-même est lancé dans la bataille. Voyons donc, au-delà des lois et des révisions, l’impact qu’aura une mobilisation massive des consciences par le truchement de la sensibilisation des catholiques. Il ne reste plus que quelques mois pour s’engager, participer, se former, informer et convaincre nos concitoyens, non pas que les lois à venir sont mauvaises, mais que la vie est un bien à défendre, promouvoir et protéger.
Pierre Selas