Nous avons tous plus ou moins à l’idée que la vie de prêtre dans un monde hostile n’est pas facile. Nous imaginons également le poids d’une solitude renforcée dans une société elle-même cloisonnée. Les prêtres, jeunes et moins jeunes, sont issus, comme nous, de ce monde abimé. Comme nous, ils sont fragilisés par une culture ambiante déstructurante pour la personne humaine. Comme beaucoup de catholiques ils ont choisi une forme de radicalité dans leur vie par amour du Christ et de la mission. Mais plus que nous ils sont exposés. Exposés au regard du monde qui les attend au tournant. Exposés aux paroissiens exigeants et bien souvent critiques à leur égard. Pressions et tensions qui s’ajoutent à leur propre combat spirituel, humain, familial et bien entendu psychologique. Par le fait même de leur mission ils sont écartelés parfois entre absolu de la vérité et fragilité quotidienne de la pastorale. Mais qui se rend compte de la difficulté que représente, pour certains, la hiérarchie et les lourdeurs mêmes de l’Eglise. Bien des séminaristes et des prêtres doivent affronter l’opposition de l’institution qui par endroit oublie la Vérité même du Christ. Si les séminaristes sont mis au pas ou renvoyés, les prêtres eux doivent parfois vivre dans l’isolement, confinés dans des placards. On dira cet édito excessif ? les témoignages sont pourtant légions, même s’ils semblent s’amenuiser. Mais le nier n’est pas rendre service à l’Eglise. L’année du sacerdoce a vu se déchaîner les affaires de pédophilie et cela, si douloureux fut-il, a permis de « purger » un mal au sein même de l’Eglise. Mais il reste encore bien des non-dits idéologiques qui minent l’Eglise et le clergé. Ils n’ont peut-être pas le même impact psychologique et les médias n’ont pas intérêt à s’en mêler, mais l’institution ecclésiale n’est pas en grande forme et une certaine idéologie imprègne encore bien des curies diocésains. L’affaire du MRJC n’a été que le début d’un mouvement de mise en lumière d’une autre forme de pu qui gangrène l’institution ecclésiale. Bien des prêtres « nouvelle génération » se battent avec courage, obéissance et simplicité, mais aussi avec quelles souffrances, contre ces restes encore tenaces d’une « vielle Eglise » qui sous couvert de modernité s’est en fait figée en 68. Merci à eux !