La question de la femme aujourd’hui est une véritable chausse-trappe. Bien malgré elle, la femme est la pierre d’achoppement de notre siècle. Je ne parle pas de telle ou telle femme en particulier, non, mais de la femme comme générique porteur de sens. La femme est devenue un concept abstrait qu’on brandit comme un étendard. Nous ne pouvons plus parler de la femme, comme être réel, sans devoir d’abord la déshabiller de tout le postiche idéologique dont on l’a affublé depuis des décennies. Il y a tant et tant de maquillage sur son visage qu’elle en est défigurée. La théorie du gender en perruquier, le féminisme en chirurgien esthétique et le politiquement correct en habilleuse ont totalement travesti la femme. Voulant en faire l’égal de l’homme, on lui a mis une perruque masculine mal dégrossie, au point, finalement de raser les hommes, pour qu’ils ressemblent aux femmes pastichées en hommes. Voulant les libérer du joug (indubitablement excessif et déplacé) d’un certain machisme, on a voulu leur greffer des biceps d’hommes et un sexe viril. Mais la greffe ne prenant pas, on en est venu à émasculer le mâle, rendu coupable de tous les maux. Et pour être certain de graver dans le marbre cette pantomime, on revêt ce concept de femme d’un arsenal législatif, véritable guillotine pour quiconque tenterait de démystifier cette poupée, ni libre, ni femme, mais asphyxiée et vendue comme esclave sexuelle au nom de sa liberté soi-disant retrouvée.
Toutes les femmes ne sont pas comme ça ! Pourrait-on fort heureusement rétorquer. Non seulement elles ne sont pas toutes comme ça, mais aucune n’est ainsi ! C’est justement ce que toute une idéologie voudrait nous faire croire. Parce que ce faisant, on empêche et l’homme et la femme d’être pleinement eux-mêmes et on fausse tous les rapports entre eux, ainsi que tous les rapports sociaux.
A la lutte des classes devenue sans objet, on substitué la lutte des sexes. Désormais l’Homme et la femme sont présentés, non seulement comme concurrent, mais comme des rivaux en conflits incessants pour dominer l’autre. Dans ce pugilat, il faut dire que la femme a pour elle le vent de la société médiatico-politique et dispose de l’ultime recours législatif pour l’emporter.
Pourtant, ce conflit est totalement artificiel, créé de toute pièce par une idéologie qui s’en nourrit : le gender. Cette théorie qui n’existe pas ! Qui existe d’autant moins qu’on en parle beaucoup ! Car en réalité, c’est une théorie et non une science. Une théorie truffée de contradictions dont celle de vouloir faire de la femme un homme en faisant de l’homme une femme n’est pas la moindre.
La théorie du genre qui prétend qu’il n’y a pas d’homme ni de femme et que chacun est ce qu’il veut, non seulement maintient la distinction homme femme, mais l’enferme dans des stéréotypes réducteurs. Être homme ou femme n’est pas d’abord biologique, mais putatif. Vous êtes hommes ou femme parce que vous vous sentez tels ! Ce qui suppose que se sentir femme correspond à une réalité identifiable aux contours sinon précis, du moins génériques. Ces contours, eux, répondent tout à la fois à la biologie qui est incontournable, qu’aux stéréotypes imposés par le Gender. Nous sommes dans l’absurde le plus total.
Et d’autant plus que ces stéréotypes ont une histoire elle-même absurde. Au départ il s’agissait de faire la femme l’égale de l’homme. Ce qui du pont de vue de la dignité humaine devrait aller de soi, mais n’était pas (et n’est encore pas partout) toujours le cas. Mais une confusion de départ voulait que cette égalité se fasse non en termes de dignité, mais de pouvoir. Ainsi a-t-on voulu faire de la femme un autre homme. Pour être scabreux, on a voulu greffer un sexe masculin aux femmes. Devant l’irréalisme de cette fausse égalité et l’impossibilité de transposer la virilité intégrale aux femmes, on s’est attelé à déviriliser les hommes.
D’où la grande féminisation qui a consisté en un féminisme qui niait la femme pour en faire un homme et n’y parvenant pas, à féminiser la masculinité, leur donnant alors l’illusion d’être devenues des hommes. En somme, tout repose finalement sur une fausse conception de la dignité posée en termes de pouvoir et donc nécessairement de rivalité, de lutte des sexes. De sorte que cette confusion des genres bloque tout le processus d’évolution de la société. Et si vous dénoncez cette déféminisation, comme cette dévirilisation de la société, vous êtes stigmatisé comme discriminant, ostracisé comme machiste. Alors quelle égalité, quelle altérité le président Macron veut-il vraiment instaurer ?
Je ne peux qu’appeler à a rescousse la grande Maria Callas en 1965
« Nous les femmes, nous pouvons avoir le monde à nos pieds si nous sommes simplement femmes. Nous voulons nous habiller comme des hommes, commander comme des hommes, mais si nous savons être femmes nous aurons beaucoup plus.”
Cyril Brun, rédacteur en chef