On connait bien la psychologie, la psychiatrie, la psychanalyse et certains sont assez renseignés sur des dizaines d’autres savoirs sur le mode du « psy-quelque-chose ». Mais qui sait que ces thérapies reposent sur une science plus vaste qui les englobe toutes et les dépassent de beaucoup, l’anthropologie. Ce mot barbare désigne l’étude (logie) de l’homme (anthropos). Cette science, pourtant peu répandue considère l’être humain dans sa globalité, car l’Homme est un tout. Son corps, son intelligence, son âme, sa mémoire, sa volonté sont des parties de lui profondément unies. Si ces thérapies vont s’attacher à un problème particulier qu’il faut résoudre, l’anthropologie pour sa part définit un « caryotype » de l’être humain. En effet, en nous se trouvent toujours et indéfectiblement liés, un niveau universel, que nous avons en commun avec toute l’espèce humaine et, comme naissant de là, notre particularité propre. Ce qui fait que nous sommes semblables aux autres et pourtant uniques. Le regard de l’anthropologie permet de donner les clefs de compréhension de la nature humaine que nous avons tous en nous à des états plus ou moins déployés. Pour de multiples raisons (dont le problème psychologique n’est qu’une possibilité non systématique), nous avons développé plutôt telle partie de nous-même qu’une autre. Cela crée des déséquilibres, ou des tensions qui ne sont nullement des problèmes psychologiques, ou des blocages, mais simplement un manque d’harmonie dans l’épanouissement de notre être, de sorte que des pans entiers de nous-mêmes sont comme atrophiés ou encore embryonnaires, tandis que d’autres sont surdéveloppés. Connaître ce « caryotype » de la personne humaine permet de passer notre être au rayon X afin de percevoir ces dysharmonies dans notre développement, pour rééquilibrer notre personne et ainsi permettre à l’intégralité de notre être de s’épanouir, sans laisser enfoui un embryon de nous desséché. Aussi, ce que nous croyons être un problème psychologique est avant tout un déséquilibre dans l’épanouissement de notre être. Ainsi, s’agit-il bien souvent de faire faire « simplement » un peu de rééducation, ou de musculation à un membre resté trop longtemps inactif. C’est ce caryotype qu’InfoCatho vous propose de découvrir dans une série d’articles consacrés aux fondements de l’anthropologie chrétienne. Le temps qui conduit à Noël, temps de l’incarnation, n’est-il pas propice à la contemplation de l’Homme créé à l’image de Dieu ? Mais contemplation n’est pas narcissisme et l’anthropologie chrétienne a bien pour finalité la félicité ultime en Dieu.
Cyril Brun, rédacteur en chef