Nous l’oublions parfois, mais nos racines chrétiennes passent par l’Afrique antique. Cette frange de terre au nord, proche des mers et fortement romanisée, est le berceau du monachisme et de nombreux pères de l’Eglise dont l’immense saint Augustin. Ravagée par les barbares, l’Afrique ne cessa de devenir au fil des siècles plus chrétienne, juqu’à l’arrivée de l’islam au VIIème siècle. Une reprise, plus ou moins enracinée avec la colonisation occidentale, a redonné de l’élan aux vielles communautés, jusque là opprimées comme dhimmis. Lentement abandonnées par la décolonisation, progressivement remise sous la domination musulmane, ces communautés chrétiennes, même dans les pays fortement et ouvertement christianisés, sont aujourd’hui la cible de violences, de vexations, d’exactions et de nombreux meurtres. Chaque semaine et par moment chaque jour nous publions l’annonce dramatique d’un meurtre, d’enlèvements, de discriminations. Dans l’indifférence générale, au mieux sous quelques smiley en larmes, l’Afrique chrétienne meurt dans le sang de ses martyrs. C’est une réalité qui nous semble lointaine parce que pour nous Français, l’Afrique est la manne de prêtres pour diocèse en carence. Et s’il est vrai que la vitalité catholique est forte sur le continent, la réalité quotidienne est de plus en plus douloureuse, comme vous pourrez le constater dans les articles parus ces derniers jours sur InfoCatho. Une situation douloureuse, mais comme toujours probablement porteuse d’espérance, le sang des martyrs étant semence de chrétiens, comme le disait au IIème siècle la lettre à Diognète.